L’Institut de la statistique et des études économiques a publié l’indice des prix à la consommation pour le mois de mai. Autant dire que les résultats sont en trompe l’œil.
Cet indice du mois de mai, selon l’ISEE, montre qu’après une hausse de 0,8% en avril, les prix se stabilisent. Les prix des produits manufacturés et de l’énergie ont augmenté de 0,3 %, hausse compensée par la baisse de 0,3% des prix de l’alimentation. Les prix des services se maintiennent avec une baisse de 0,1 % et ceux du tabac n’évoluent pas. En glissement sur les douze derniers mois, les prix augmentent de 0,2 %.
Attendons le mois de juin
Les consommateurs s’étonneront évidemment de ces chiffres qui correspondent de manière très parcellaire à la réalité et l’ISEE s’en explique. D’abord, les enquêteurs de l’institut n’ont procédé à des relevés que sur deux semaines au lieu de trois normalement, du fait des émeutes. « En effet, souligne l’Institut, le département des statistiques de prix et transactions constate que 80 commerces n’ont pu être enquêtés car détruits, pillés, inaccessibles ou fermés. Le suivi est également altéré en raison de l’indisponibilité de certains produits, y compris de consommation courante. Compte tenu du niveau de réalisation atteint et de la représentativité statistique des relevés, le calcul des indices est suffisamment robuste pour une diffusion des résultats pour le mois de mai 2024. Les effets sur les prix à la consommation liés à la crise ne seront pleinement mesures qu’à compter du mois de juin ». C’est en effet le relevé de juin qui nous dira de manière plus précise quel est l’impact des violences de la CCAT sur la hausse des prix, une hausse que tout le monde peut constater en faisant ses courses, dans les magasins qui n’ont été ni pillés ni détruits.
Nicolas Vignoles