Curieuse ambiance hier à Nouméa. Sur les réseaux, nombreux ont été ceux qui ont publié des post, ou fait des commentaires, pour saluer l’interpellation de plusieurs responsables de la CCAT. Dans le même temps, commerces, services et administrations tiraient leurs volets, et chacun rentrait chez soi.
Soyons clairs : ce qui était attendu (voire espéré) par les Calédoniens exaspérés par les actions de la CCAT, est enfin arrivé. Ne préjugeons pas de ce qui va se passer dans les jours à venir, toutefois, ceux qui réclamaient de l’État qu’il agisse contre les commanditaires, ont été entendus. Il paraissait évident à tous que ceux qui sont à l’origine de ce que nous subissons depuis plus d’un mois – et qui n’avaient aucune intention de s’arrêter en dépit des demandes des uns et des autres, des coutumiers de Netchaot comme du chef de l’État – aient à s’expliquer sur leurs actes, leurs ordres, leurs directives, leurs consignes. Les voilà interpellés et en garde à vue, et ça n’est peut-être qu’une « première vague ». C’est aussi une réponse à ceux qui critiquaient « l’inaction » des forces de l’ordre et de la justice, cette dernière se montrant au contraire particulièrement réactive face aux responsables des destructions, des violences et des pillages. Il y a bien un état de droit en Nouvelle-Calédonie qui applique la loi et réclame des comptes à ceux qui pense que l’indépendance s’obtiendra par les armes.
Des responsables haut placés
Parmi les responsables de la CCAT interpellés hier, on retrouve deux personnalités qui occupent (ou occupaient) des fonctions rémunérées au sein des instances politiques et administratives de la Nouvelle-Calédonie. Christian Tein tout d’abord qui, outre ses fonctions de commissaire adjoint de l’UC, appointait jusqu’à récemment encore au cabinet de Louis Mapou comme collaborateur. Une situation à laquelle le président du gouvernement s’était, semble-t-il, engagé à régler. On retrouve également Frédérique Muliava, l’actuelle directrice de cabinet du président du Congrès Roch Wamytan.
Nicolas Vignoles