La réponse à la manifestation des Loyalistes et du Rassemblement devant le palais de justice n’a pas tardé à arriver. Dans un communiqué publié hier après-midi, le procureur général Bruno Dallès et le président de la cour d’appel de Nouméa Gilles Rosati ont tenu à « exprimer leur émotion et leur réprobation face à la manifestation illégale » qui a « entraîné le blocage de l’accès à la cité judiciaire alors que l’activité de ce jeudi est très soutenue comme tous les jours depuis le début des troubles à l’ordre public qui touchent toute la Nouvelle-Calédonie depuis le 13 novembre dernier ». « Cette action de protestation constitue une pression inacceptable alors que tous les magistrats, greffiers et fonctionnaires se sont organisés et mobilisés dans un contexte difficile », poursuivent-ils, assurant également que « la justice fonctionne en toute impartialité ».
Une réponse « conforme à la loi »
L’occasion, une nouvelle fois, de dresser un bilan judiciaire alors que, depuis le début de la crise, il y a eu 726 gardes à vue, 115 défèrements et 60 mandats de dépôt. Et ce, « malgré une surpopulation carcérale chronique ». Une réponse, selon eux, « conforme à la loi et aux directives diffusées par le garde des Sceaux le 17 mai 2024 ». « Ce bilan judiciaire est déjà proportionnellement équivalent à celui de juillet 2023 en Métropole qui avait consisté pour 50 000 émeutiers à gérer 4 500 gardes à vue, 1 400 défèrements et 600 mandats de dépôt », comparent-ils, faisant référence à la mort de Nahel, tué par un tir de police le 27 juin à Nanterre, ayant entraîné d’importantes émeutes dans l’Hexagone. « La justice doit pouvoir être rendue sans pression, au nom du peuple et sans interférence de quiconque », concluent Bruno Dallès et Gilles Rosati, tout en appelant les responsables politiques à retrouver une certaine « sérénité » alors que « leur mandat devrait les conduire à rechercher l’apaisement et le dialogue ».
Claire Gaveau