L’Institut d’émission d’Outre-mer (IEOM) a dévoilé, la semaine dernière, les chiffres de son bilan économique pour le premier trimestre de 2024. Loin d’être rassurant, il prend en compte le contexte de crise majeure du nickel mais pas l’impact, gigantesque, des émeutes insurrectionnelles des trois dernières semaines.
L’IEOM alertait déjà fin 2023 dans son bilan économique de l’année que 2024 risquait d’être difficile. Et comme annoncé, l’économie calédonienne continue de se dégrader. L’indicateur du climat des affaires (ICA), notamment, est proche de son niveau catastrophique de la crise de la Covid-19.
Le nickel souffre
Logiquement, le retrait de Glencore, accompagné par la mise en sommeil de KNS a impacté tout le secteur de la métallurgie. « Les difficultés persistantes sur les sites d’extraction de minerais se sont accentuées au second trimestre 2024 », précise l’IEOM. « Elles menacent directement l’approvisionnement des usines métallurgiques, notamment la SLN dont la survie de l’appareil productif en dépend à très court terme. » Le cours du nickel au LME se contracte pour le cinquième trimestre consécutif (-4,4 %, après -15,4 % le trimestre précédent). Les stocks de nickel répertoriés au LME continuent d’augmenter (+43,4 % par rapport au trimestre précédent), confirmant le déséquilibre entre l’offre et la demande à l’échelle mondiale.
A KNS, les salaires des employés sont encore versés, jusqu’à fin juillet. Il faudra ensuite espérer un accord sur le pacte nickel proposé par l’État, et un repreneur. En attendant, « l’ICA enregistre une forte chute dans un contexte de grande inquiétude sur le secteur métallurgique calédonien. Il baisse de 13 points », détaille l’IEOM dans un communiqué. « Depuis la création de l’indicateur il y a vingt-cinq ans, il s’agit du deuxième point le plus bas » après le premier trimestre de l’année 2020.
Ce contenu est réservé aux abonnés.
Connectez vous pour y accéder !
Loris Castaing