Le président du Congrès, Roch Wamytan, a enfilé sa tenue de pompier pyromane, samedi en fin de matinée, place de la paix, arrosant des milliers de militants d’un discours parfois brûlant.
« On est chez nous. Cette terre de Kanaky, cette terre de Djubéa, c’est à nous, oui ou non ? » En posant cette question à la foule, Roch Wamytan s’attendait à la réponse : un « ouiiiiiiii » collectif, bruyant, puissant, a traversé le centre-ville de Nouméa.
« Quand vous dites oui avec le cœur, quand vous dites oui avec les entrailles qui montent, j’ai peur », s’amuse le dirigeant de 73 ans.
« Comment on va faire maintenant ? »
« J’ai peur pourquoi ? Parce que vous voyez ceux qui sont là, voyez, ils ont touché à ça. Macron, il a fait cette énorme bêtise de devenir partial, c’est-à-dire qu’il prend parti pour eux là, pour ceux qui veulent que la Calédonie reste française, pour ceux qui veulent qu’il y ait un peuple calédonien… mais c’est un peuple calédonien sans le peuple kanak ! Mais comment voulez-vous faire un peuple calédonien s’il n’y a pas les Kanaks ? Comme ils ont fait le 12 décembre 2021 ? Ils ont organisé le troisième référendum sans les Kanaks. Mais vous croyez que ça a du sens, ça ? » Un « non » massif s’est alors fait entendre du kioske jusqu’à la mairie. « Comment on va faire maintenant ? », répète Roch Wamytan. Silence général.
« Ils veulent faire un peuple à côté de nous ! »
Au cas où son auditoire n’aurait pas compris, notamment les jeunes, l’ancien insiste. « Regardez ce qu’ils sont en train de faire de nous ! Ils veulent faire un peuple à côté de nous ! Quand ils parlent de peuple calédonien, nous, on n’est pas compris dedans… Depuis tout à l’heure, ils sont en train de crier ‘’le peuple calédonien là-bas’’, mais c’est quelque chose d’absurde, c’est quelque de hors-sol, mais ils continuent ! Il faut les aider à venir avec nous. Il faut dire à leurs responsables : ‘’arrêtez de raconter des histoires’’. Dites aux Calédoniens : ‘’c’est ici que ça se passe’’. »
Anthony Fillet