On a participé à la Dictée du Pacifique… et on a été au niveau attendu

L’exercice, pas si simple, a réuni, samedi après-midi à Nouméa, une soixantaine d’inscrits. Un record sur les dernières années.

Fronchman, cété mém pas tro dur : cé pour sa, on né déssu de nœud pas avoire gagner… On plaisante, avec notre stylo bleu au nom d’une banque (fourni par l’organisation) sur nos deux feuilles (idem) avec lignes et marges, on n’a pas écrit comme ça, et personne ne l’a fait d’ailleurs. Il y avait du haut niveau, samedi. La Ligue des champions de l’orthographe. Pas de Messi, toutefois, dans la salle d’honneur de la mairie : aucun participant n’a fait un sans-faute. Le vainqueur ? Fabrice Hamon, 55 ans, avec deux erreurs comptant chacune une demi-point. L’ancien instituteur, qui raconte jouer chaque jour en ligne plusieurs parties de Scrabble, a mis un accent circonflexe de trop à « fumant » et un tiret qui n’avait pas lieu d’être entre les mots « terrasse » et « véranda ». Il termine devant plusieurs concurrents (dont une consœur journaliste, que l’on félicite) à trois fautes. Ceux-ci ont dû être départagés à la fin, par une courte dictée supplémentaire, car seuls les trois premiers étant récompensés (par des bons d’achat en librairie, le gagnant ayant par exemple 15 000 francs).

Ventre mou

Puisque vous brûlez d’impatience de connaître notre résultat (pour vous moquer, on le sait), ne maintenons pas plus longtemps le suspense. Rappelons tout de même un point : on s’y est présenté sans entraînement spécifique et sans préparation mentale adéquate, puisqu’on s’est invité au dernier moment. On est venu faire des photos et discuter. Au final, on a fait une dictée. L’ambition ? Terminer dernier, puisqu’il en faut bien un et on pense avoir toutes les qualités requises pour. Ou alors gagner. Après tout, on écrit tous les jours dans La voix du Caillou, où il n’y a jamais de faute (bon ok, d’accord, pardon…). Et puis, remporter notre première compétition depuis un tournoi de pétanque en doublette (avec un inconnu, tireur de génie) à la fin des années 90 (c’était dans un camping de La Creuse, en bordure du Lac de Vassivière) aurait, à n’en pas douter, rendu notre fils, nos parents, notre frère, notre petite chienne et notre grand-mère si fiers. Notre rédacteur en chef aurait été surpris, et notre directeur inquiet en anticipant de nous voir réclamer une augmentation salariale liée à notre nouvelle starisation. Micro en main, face à une assemblée impressionnée, on aurait remercié notre institutrice en CP, la douce Madame Taveau, et son mari, maître autoritaire en CM2 et directeur de l’école (pas besoin de chercher sur le 1012, ce n’était pas ici). Face à tant d’émotion et à tant d’applaudissements, on aurait pleuré et ri à la fois, cela aurait été un moment magnifique…

Cet instant fantasmé n’aura sans doute jamais lieu (en tout cas pas avant la prochaine édition, dans un an) : on a terminé ni tout en haut, ni tout en bas, mais dans le ventre mou du classement, ce qui est complètement raccord avec l’état de nos abdominaux.

Piège majuscule

Nos douze fautes (oui, c’est beaucoup, mais sur 2 210 lettres présentes dans cette dictée cela fait un taux d’erreur de seulement 0,54%…) sont – elles le sont toutes – évitables : quatre majuscules (le piège par excellence, qui coûte un point par faute), deux accents (un demi-point à chaque fois), un « s » en trop, deux autres en moins, un « t » oublié également, une vilaine faute d’accord et une autre, encore plus moche, d’un verbe à l’infinitif. Impardonnable… La note étant déjà salée, merci à notre correctrice d’avoir omis une faute de plus dans un verbe. Mais chuuuuuuuuut… Avec de combien de « u », d’ailleurs ?

Anthony Fillet

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