Sauf à vouloir être aveugle et sourd, tout le monde a bien compris que la crise dans laquelle nous entrons pourrait bien se révéler être catastrophique. Une fois que l’on a dit que c’était la faute de Machin et à cause de Truc, les solutions pour éviter la crise ou pour nous en sortir ne sautent pas au visage. Il faut même faire sacrément preuve d’imagination pour trouver les réponses aux problèmes, vu que nous n’avons pas l’once d’un sou pour financer les déficits des uns et des autres. Et cependant, il faut agir. « Je n’ai à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur », avait promis Churchill aux Anglais en 1940, peut-être que cette perspective nous sera imposée à notre tour, tant l’avenir est sombre. Si les solutions ne s’imposent pas d’elles-mêmes, sauf à assommer les Calédoniens de taxes et d’impôts comme certains ambitionnent de le faire, on ne sait pas très bien non plus quelle posture adopter entre la résignation et la colère. La colère, c’est ce que le collectif Agissons Solidaires se propose de manifester, en menant la semaine prochaine des actions de terrain, dont l’une pourrait être une grande manifestation et, nous dit-on, « le blocage de l’économie ». Certains, bien sûr, se gausseront de ce que bloquer une économie au bord de l’apoplexie, risque de ne pas améliorer les choses.
Nicolas Vignoles