Hier matin, la gendarmerie ainsi que les polices municipales et nationales, ont mené une action répressive contre la vitesse au volant, à Nouméa et Dumbéa. Initiée par le haut-commissariat, la mesure vise à rappeler aux usagers les dangers d’une vitesse excessive sur les routes calédoniennes.
Lutter contre la vitesse sur les routes, une préoccupation majeure
Trop souvent meurtrière, la vitesse au volant est un fléau dont Louis Le Franc, le haut-commissaire, a bien l’intention de venir à bout. Son directeur de cabinet, Théophile de Lassus, explique : « La vitesse est responsable de 6 accidents mortels sur 10 en Nouvelle-Calédonie. C’est un chiffre considérable. La vitesse au volant augmente l’impact de collision, réduit le temps de réaction et allonge le temps d’arrêt. Il faut donc adapter sa vitesse à la situation, à la circulation sur la route et bien évidemment aux vitesses limitées. Aujourd’hui la police et la gendarmerie, au moyen de nouveaux radars et de radars plus classiques, contrôlent cette vitesse en faisant en sorte que l’ensemble des usagers de la route la respectent. Les automobilistes doivent comprendre qu’ils sont responsables d’eux-mêmes, mais aussi des autres usagers. Ils se mettent en danger ainsi que les autres. C’est un comportement inacceptable et qui appelle une réponse très forte de la police et de la gendarmerie ».
Un contrôle routier interservices avec une technique bien rodée
Capitaine David Roussel, officier adjoint à la sécurité routière pour le commandement de la gendarmerie, explique la technique utilisée : « Nous utilisons un appareil qui permet de sélectionner le véhicule en infraction en visant la plaque pour obtenir l’affichage immédiat de la vitesse sur l’appareil. Dans la foulée, l’opérateur qui est en relation avec les motocyclistes leur annonce la vitesse. Ces derniers interceptent immédiatement le véhicule. Ce dernier est extrait de la circulation, arrêté plus loin pour être verbalisé ». La vitesse sur les routes ces dernières années ne s’est pas régulée de manière suffisante. C’est la raison du renforcement des contrôles, notamment par le biais des Parifex nano-cam, nouveaux radars plus rapides et discrets, achetés par le gouvernement. La diversification des moyens utilisés pour contrôler la vitesse est nécessaire pour parvenir à augmenter les contrôles. Par ailleurs, d’ici la fin de l’année, des radars fixes sans opérateurs seront déployés.
Des contrevenants qui prennent la sanction avec philosophie
Marine contrôlée à 112 km/h retenus et flashée à 118 km/h au lieu de 70 km/h.
« Je savais que j’étais en excès de vitesse. J’étais pressée et je devais faire face à un contretemps. Ça m’embête parce que c’est mon outil de travail ; pour aller chez mes clients, mais aussi pour récupérer ma fille. Je suis un peu découragée, mais je fais avec. En général je suis assez cool sur la route, mais je fais parfois des excès de vitesse lorsque je suis pressée. Ça me donne une leçon ». Son père, présent dans la voiture, a pris le volant à sa place. Elle devra récupérer son permis à la DITTT, qui déterminera son délai de suspension. Marine devra s’organiser pour les semaines à venir. Un excès de vitesse qui lui aura valu cher.
Mais les contrevenants n’étaient pas tous en excès de vitesse, comme le cas de cet homme qui a voulu rester anonyme, surpris avec son téléphone au volant, dans son véhicule de service : « Je trouve que cette opération est une très bonne chose. Elle permet de nous faire comprendre nos erreurs et de nous rappeler de faire attention sur la route. Les gendarmes font leur travail. C’est surtout le retard qui m’embête ». L’homme aura eu plus de chance que Marine, écopant seulement d’une amende de 15 000 francs. Les deux personnages ont une chose en commun : vouloir gagner du temps ; soit en accélérant, soit en profitant de leurs trajets pour passer des appels.
Bilan des opérations sans appel
Sur les deux points de contrôle à Rivière Salée et à Dumbéa, pas moins de 25 contrevenants ont été interceptés en une heure par les forces de l’ordre. Le bilan des opérations est de 12 infractions pour vitesse excessive, dont 3 retraits de permis avec des vitesses de plus de 40 km/h (119,118,112) pour une vitesse limitée à 70 mk/h. Sur les 13 autres usagers contrôlés, 3 d’entre eux présentaient un défaut de pièces administratives, tandis que les dix autres avaient utilisé leur téléphone pendant la conduite. Sur l’ensemble des véhicules contrôlés, une voiture a été mise en fourrière pour défaut d’assurance et non mutation de carte grise.