Une journée de commémoration

La période des Évènements semble aujourd’hui quelque peu oubliée, comme si l’on voulait effacer ces moments tragiques de l’histoire récente de la Nouvelle-Calédonie. Mais il faut savoir d’où l’on vient pour comprendre où l’on est et où l’on va. C’est dans cet esprit qu’a été commémoré hier le 39ème anniversaire de la mort du petit Tual.

Ce jeudi matin, une commémoration a eu lieu en présence d’une soixantaine de personnes, non loin de la mairie de Boulouparis, où une stèle a été érigée en la mémoire d’Yves Tual. La famille et les responsables politiques et coutumiers présents, ont adressé quelques mots pour rappeler les Évènements, et dire combien la paix, ce bien précieux, devait être préservée. Ainsi, Hervé Tual, le père d’Yves a été le premier à prendre la parole lors de cette commémoration en racontant cette nuit tragique. Le message des parents du jeune Yves, Hervé et Yvette Tual aura été « plus jamais ça ».

Plus jamais ça

Harold Martin, signataire de l’accord de Nouméa, a rappelé le contexte de l’époque et souligné que « la mort d’Yves Tual a marqué un tournant dans l’escalade à la violence, a dit l’ancien président du gouvernement, en ouvrant un chemin vers les accords de Matignon entre Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur ». Harold Martin a rappelé qu’à la signature des accords de Matignon, Jacques Lafleur était allé rencontrer la famille Tual pour leur expliquer ce point polémique qu’était l’amnistie des crimes de sang. « Cette famille, a-t-il dit, a eu une réaction exemplaire, digne, d’acceptation ».

Yvon Kona, représentant des Autorités Coutumières pour l’aire Xârâcùù, a rappelé qu’il y 40 ans les Évènements furent un moment de douleur et de larmes, « les uns étaient contre les autres et il ne faut plus que cela redevienne ainsi. Cette stèle est un rappel à ce plus jamais ça. Il est temps d’avancer ensemble, avec beaucoup de partage et d’équilibre ».

Pour Pascal Vittori, le maire de Boulouparis, « rien ne justifie la violence, la guerre. Il faut vivre en paix durablement et pour cela les mairies doivent être au cœur des discussions ».

Pour le Rassemblement, Virginie Ruffenach, a souligné que « nous devons faire preuve d’une grande vigilance pour que cette confrontation ne revienne plus en passant par le respect de l’autre », a-t-elle déclaré.

Se servir de cet évènement douloureux pour « construire un destin pour notre jeunesse qu’elle soit indépendantiste ou non », a précisé le sénateur Georges Naturel ;

Le député Nicolas Metzdorf a salué le courage et la dignité de la famille Tual et le rôle d’Yvon Kona, ancien président de l’ère coutumière, pour permettre aux uns et aux autres de retrouver le chemin du respect, permettant de construire ensemble.

Évoquant les efforts fournis pour construire lors de ces prochaines semaines une solution apaisée pour la Calédonie, la présidente de la province Sud Sonia Backès a insisté, « nous y travaillons. Ensemble. Il y a chez les indépendantistes des bonnes volontés et des énergies communes pour sortir par le haut de ces années d’incertitude. Espérons que cela suffise à respecter l’engagement que nous avons pris devant la famille d’Yves Tual : plus jamais ça ».

A l’issue des prises de parole, les personnalités ont procédé à un dépôt de gerbe, et les personnes présentes ont observé une minute de silence.

Anne-Laure Salesne-Huyghues des Étages

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