Réunion familiale au château Hagen de la vallée des colons, samedi. Les descendants de Jean Taragnat se sont rassemblés toute la journée pour célébrer l’arrivée en Calédonie de leur ancêtre, il y a 180 ans. Cette cousinade était organisée là même où Jean Taragnat avait choisi d’installer sa famille.
S’il est bien difficile de s’imaginer ce à quoi la Nouvelle-Calédonie ressemblait lorsque Jean Taragnat arriva en 1843 avec les premiers missionnaires, samedi, il était émouvant de voir tous ses descendants réunis à Nouméa pour célébrer l’arrivée du « vieux » voilà 180 ans. Jean Taragnat est un homme à l’histoire hors du commun. Né en 1816 dans le Puy-de-Dôme, orphelin très tôt, Jean fut pris en affection par Monsieur Douarre, ce frère Mariste qui évangélisa la Nouvelle-Calédonie. C’est donc le 20 décembre 1843, 10 ans avant la « prise de possession » de la Nouvelle-Calédonie, que Jean Taragnat mit pour la première fois le pied sur le territoire à Balade. « Jean Taragnat était un bâtisseur au sens propre du terme puisqu’au sein de la mission de missionnaires c’est lui qui était chargé des constructions », expliquent ses descendants. S’il fut un pionnier de la mission catholique, il fut aussi celui de la colonisation libre. Après avoir quitté les frères maristes et passé plusieurs années à Sydney où il se mariera avec Jeanne Gouge en 1852 dont il aura une première fille née en 1857, Jean Taragnat retrouve la Nouvelle-Calédonie en 1860.
De l’Auvergne à la Calédonie en passant par l’Australie
La seconde fille du couple, Joséphine née à Nouméa, est sans doute « l’une des premières européennes à voir le jour sur la terre de Nouvelle-Calédonie », nous indiquait samedi l’un des descendants. Ce sont donc plus de 250 descendants de la 4e à la 7e génération qui se sont retrouvés dans les jardins du château Hagen. Et pour savoir qui descendait de qui, un code couleur avait été établi. La Branche « Laroque » en blanc, la branche « Coursin » en rose, la banche « Laubreaux » en rouge, la branche « Milliard » en bleu et la branche « Hagen » en vert. Le début de cette cousinade aura été marqué par une bénédiction du père Rock Apikaoua, le vicaire général du diocèse et le diacre Jean Peltier l’un des descendants de Jean Taragnat tout droit venus d’Australie. Cette journée s’est déroulée en présence de Colette Soucaze née Laroque, qui à 93 ans est la doyenne des descendants de Jean Taragnat, accompagnée de ses enfants, de ses 7 petits enfants et de ses 11 arrière-petits. Colette Soucaze heureuse de retrouver les jardins de la maison et du château Hagen, là même où elle jouait enfant.
Un château familial
C’est en 1863 que Jean Taragnat achète à Pierre-François Canel la propriété sur laquelle se trouve aujourd’hui le château Hagen. Jean Taragnat construit une maison (Maison Taragnat) puis réalise les plans de la maison Hagen aujourd’hui château Hagen. Tous les cousins et cousines Laroque, Milliard, Coursin, Laubreaux, Hagen, Kurtovitch, Metzdorf, Cassier, Jan… qui se sont retrouvés samedi expliquaient tous qu’ils « se sentaient tous un peu chez eux à la maison dans le grand parc du château de la vallée des colons » avec cette étrange impression que leur aïeul Jean Taragnat était présent pour ce grand moment de partage et de convivialité.
Lionel Sabot