Rencontre avec… Thomas Roubio

Responsable du Turtle watching 2023-2024 (le programme d’observation des tortues à Poé et à la Roche Percée), Thomas Roubio, qui travaille à l’Aquarium des lagons à Nouméa, en dit plus sur la saison qui se déroulera, pour le grand public, du 13 novembre au 4 mars.

Quel va être l’objectif et comment cela va se dérouler ?

Thomas Roubio : L’objectif, c’est de cadrer une chose qui est déjà faite de manière sauvage, de donner les bonnes informations, les bonnes habitudes au public qui va participer, d’avoir une prestation touristique plus respectueuse de l’environnement, car on reste sur des animaux menacés dans une aire marine protégée.

Il y aura deux prestations différentes, avec à chaque fois, le matin ou le soir, un maximum de cinquante personnes ?

TR : Oui, deux prestations qui seront l’observation des pontes dans un premier temps à partir de novembre, puis l’observation des émergences à partir de février.

Quels sont les points clés ?

TR : C’est surtout de ne pas déranger l’activité de ponte, et bien sûr de ne pas dégrader l’aire marine protégée sur laquelle ces espèces interviennent.

Avec donc une réglementation stricte à respecter?

TR : Les espèces protégées, dans les aires marines protégées, on ne fait pas ce qu’on veut avec, donc il y a toute la règlementation de la province Sud à ce sujet à bien respecter. Une approche à moins de dix mètres est interdite, et toute dégradation du site ou dérangement de l’activité de ponte est sévèrement sanctionné, que ce soit volontaire ou non. On risque des amendes liées aux espèces protégées, qui sont doublées dans le cadre des aires marines protégées.

Cette saison, il y aura un accueil à l’office de tourisme de Deva, pour une activité encadrée de manière plus classique ?

TR : C’est l’un des changements majeurs comparé aux dernières prestations d’avant Covid : là, l’accueil des gens se fera directement à l’office de tourisme à l’entrée du domaine de Deva. Pour faire patienter les gens avant le départ pour aller voir les tortues, diverses animations pédagogiques et ludiques seront proposées.

Quelles tortues seront observables ?

TR : Pour les prestations de ponte, ce qui va être observable ce sont les tortues adultes, femelles, qui viennent pondre directement sur la plage donc des tortues qui peuvent avoir autour de 20 ans, l’âge de la maturité sexuelle. Plus tard, pour les émergences, on verra les bébés émerger du sable. Les stades de vie transitoires ne sont pas observables dans le sens où les tortues sont soit en alimentation dans le lagon, là où on n’ira pas, soit en migration à travers le Pacifique.

Il y aura uniquement des tortues à grosse tête ?

TR : C’est le site de ponte des tortues à grosse tête, mais on pourra voir d’autres types de tortue parce que ce sont des espèces migratrices, mais ce ne sera pas en ponte.

Quel va être le rôle de l’aquarium dans ce dispositif ?

TR : Il y aura deux chargés de projet, et des personnes qui ont un profil d’animation, très à l’aise en public. On sera une équipe de dix personnes, avec un roulement. Il y aura aussi un petit côté scientifique, dans le sens où on va prendre les données, les mesures, relever les problèmes, avec l’association Bwara.

Vous vous attendez à voir passer beaucoup de monde ?

TR : Oui. Les autres années, avant Covid, il y avait un peu moins de 3 000 personnes environ sur chaque saison, donc là c’est l’objectif. Et comme il y a cette année plus de communication, plus de moyens, je pense qu’on va avoir beaucoup de monde. On a déjà eu des réservations, 150 pendant les trois jours de la Foire de Bourail. C’est quelque chose qui plaît beaucoup aux Calédoniens, qui plaît beaucoup aux touristes aussi.

Combien de nouvelles tortues vont voir le jour à Bourail de novembre à mars ?

TR : Une ponte, c’est à peu près 100 œufs. Sur la saison, il y a environ 150 pontes. Donc en multipliant par 100 œufs ça fait environ 15 000 tortues qui vont naître, chiffre théorique puisqu’au final il y aura les tortues de fond de nid, et il faut rappeler qu’il y a une seule tortue qui atteint l’âge adulte aujourd’hui.

Et sur 100 œufs, combien atteignent la mer ?

TR : Très bonne question… Vu que l’activité à la Roche Percée est quand même bien suivie, et qu’on va assister à la plupart des émergences, il n’y aura pas tout ce qui est menaces naturelles ou anthropiques, donc la majorité des tortues qui vont émerger vont gagner la mer. Mais parfois il y aura des émergences où il n’y aura personne, et là les prédateurs ce sont les crabes, les mouettes, les carangues, les requins…

Propos recueillis par Anthony Fillet

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