Tous les ans, le service de proximité de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (ONaCVG) organise une exposition à la Maison du combattant. Cette année, le thème choisi est « 1943, les Calédoniens en Afrique du Nord ».
« Cette rencontre annuelle avec le monde combattant et patriotique de Nouvelle-Calédonie est devenue pérenne, explique Jean-Paul Lextrait, directeur du service de proximité de Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna de l’ONaCVG. Cette année, l’exposition se nomme « 1943, les Calédoniens en Afrique du Nord ». Elle a été pensée, conçue et imprimée en Nouvelle-Calédonie, et nous ramène 80 ans en arrière dans les déserts du Nord de l’Afrique, en particulier en Libye et en Tunisie. ». Les thèmes des expositions annuelles ne sont pas choisis au hasard, puisqu’elles sont chronologiques. « En ce moment, les expositions sont plutôt dirigées vers la deuxième guerre mondiale, car nous sommes dans la période des 80 ans, précise le directeur du service de proximité. Il y a quelques années, les expositions étaient plutôt dirigées vers le centenaire de la première guerre mondiale. L’année prochaine, nous aurons une exposition sur 1944 : nous mettrons l’accent sur la campagne d’Italie, sur le débarquement de Cavalaire, ainsi que sur la remontée de la vallée du Rhône vers les Vosges. » Si vous visitez l’exposition chaque année, vous aurez donc un historique de l’action des combattants du Pacifique dans les deux guerres mondiales.
Un peu d’histoire
Pendant la bataille de Bir Hakeim, le bataillon du Pacifique subit d’importantes pertes. Afin de pouvoir reconstituer des unités opérationnelles, le général Koenig regroupe le personnel encore apte au combat du bataillon d’infanterie de marine et du bataillon du Pacifique. Cette formation prendra le nom de « bataillon d’infanterie de marine et du Pacifique ». C’est dans cette unité que nous retrouvons les Calédoniens en 1943. À cette période, les relations sont difficiles entre les forces françaises libres et l’armée d’Henri Giraud, car cette dernière était encore inféodée à Vichy peu de temps avant le débarquement des Américains. « 1943, nous retrouvons les Calédoniens au sein de la 8ème armée, raconte Jean-Paul Lextrait. Ils participent à l’offensive qui est destinée à bouter Edwin Rommel hors de Tunisie en le prenant en tenaille entre l’armée anglo-américaine d’Afrique du Nord (l’armée de Giraud renforcée et armée par les Américains), et la 8ème armée britannique dans laquelle étaient insérés nos « Pacifiens ». 1943, c’est aussi la préparation de la campagne d’Italie et le début de la préparation du débarquement de Provence. ». L’exposition s’appuie sur les témoignages directs des Calédoniens et permet d’avoir un autre regard sur cette période charnière.
Le devoir de mémoire, cher au cœur des jeunes Calédoniens
Si l’exposition est principalement dirigée vers les élèves des collèges et lycées, en particulier les classes de défense, il sera néanmoins possible pour le grand public de venir la voir durant le mois du patrimoine. Se renseigner sur l’action des Calédoniens dans les grandes guerres, c’est ce qu’on appelle le devoir de mémoire. « Le devoir de mémoire en Nouvelle-Calédonie est plus facile qu’en métropole, affirme Jean-Paul Lextrait. Parce qu’on a des jeunes qui sont vraiment impliqués, en particulier les jeunes des classes de défense. Nous avons, en Nouvelle-Calédonie, rapporté au nombre d’habitants, 10 fois plus de classes de défense que dans chacun des départements métropolitains : ici, nous avons 24 classes de défense, et en métropole c’est en moyenne 2,4 classes par département. Grâce à l’appui des Forces Armées de la Nouvelle-Calédonie (FANC), de nombreuses actions sont organisées. » Le directeur du service de proximité fait notamment référence au projet « Cap Citoyen », développé par les FANC, l’association régionale des auditeurs de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) et le vice-rectorat. Ce projet permet à des classes de troisième d’être accueillies sur le site de la base navale de Nouméa pour un rallye citoyen, dont l’objectif est de développer l’esprit de défense et de citoyenneté chez les jeunes.
Kim Jandot