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Kaldûn, un bout d’histoire partagée

Kaldûn, c’est le nom donné à la Nouvelle-Calédonie par les Algériens déportés sur cette île lointaine en 1871. La pièce de théâtre musicale signée Abdelwaheb Sefsaf s’articule autour de trois révoltes, trois peuples et trois continents : la révolte des Communards, exilés à vie en plein Pacifique ; celle des Berbères, condamnés à une peine similaire ; celle enfin d’Ataï en Nouvelle-Calédonie.

L’objectif est de célébrer et de réparer la mémoire des vaincus. Porté par l’ensemble de musique Canticum Novum et le groupe de musique électro-ethnique Aligator, Kaldûn invente un chant de rédemption, qui puise son inspiration à la fois dans les musiques traditionnelles kanak, les rythmes berbères et les chants révolutionnaires du XIXe siècle. Revisitant une page méconnue et cruelle de notre histoire, Kaldûn résonne comme une bouleversante ode à la réconciliation.

Un spectacle musical

Depuis août 2023, le spectacle est joué partout en France. Avant de construire cette pièce, le dramaturge Abdelwaheb Sefsaf s’est rendu en Nouvelle-Calédonie. « Il est venu récupérer des informations sur Louise Michel et Jean-Marie Tjibaou, et il a rencontré des descendants d’immigrés algériens avec l’ancien maire de Bourail Jean-Pierre Aïfa », affirme Simanë Wenethem, qui joue le rôle d’Ataï. Abdelwaheb Sefsaf a d’abord créé la musique, puis il a commencé à écrire le texte. « Il y a 16 musiciens et trois paroliers, souligne le comédien. Deux des paroliers sont chanteurs, dont Abdelwaheb Sefsaf qui est un vrai showman ! Moi, je suis le seul danseur-slameur. La musiquefait  partie intégrante du spectacle, c’est elle qui donne l’ambiance, kanak, algérienne, française… Et le texte suit ».

Quand trois révoltés se rencontrent…

La déportation des communards et des insurrectionnels algériens, ce n’est pas un sujet qui est fréquemment abordé sur la scène culturelle. Abdelwaheb Sefsaf l’a découvert un peu par hasard : « c’est son fils qui lui a demandé de l’aider à faire une exposition sur Louise Michel, pour le bac », nous confie Simanë. Louise Michel (1830-1905) était une militante anarchiste, enseignante, poétesse, et l’une des figures emblématiques de la Commune de Paris en 1871. Durant cette période, elle s’engage activement aux côtés des insurgés, notamment en tant qu’infirmière. Par la suite, elle est condamnée à la déportation en Nouvelle-Calédonie. Pendant son séjour, elle continue de militer, d’enseigner et d’écrire, et s’implique notamment dans l’éducation des déportés, contribuant ainsi à l’émancipation intellectuelle et culturelle de ses compagnons d’infortune. C’est une femme qui incarnait la résistance et l’idéal révolutionnaire. Son influence sur les mouvements anarchistes et féministes demeure significative. En Nouvelle-Calédonie, elle est ainsi reconnue pour son rôle dans la lutte pour la liberté et la dignité humaine. Quelques mois après sa déportation sur le territoire, elle voit arriver des kabyles. En effet, depuis le début de l’année 1871, une insurrection a éclaté en Algérie. Les causes sont multiples : famine de 1869, oppression et arbitraire de l’administration et de l’armée, dépossession des biens et des terres redistribués aux colons… Cette insurrection est dirigée, entre autres, par Aziz Haddad, qui sera condamné à la déportation en Nouvelle-Calédonie. « Dans le spectacle, on raconte l’histoire de la Commune, puis l’histoire de l’Algérie, explique Simanë Wenethem. C’est très historique. Puis, quand les personnages arrivent en Nouvelle-Calédonie, on part davantage dans la fiction, puisqu’on imagine des rencontre entre Louise Michel, Aziz Haddad et Ataï, le grand chef kanak ».

Un voyage vers l’inconnu

Dans sa pièce, Abdelwaheb Sefsaf fait un parallèle amusant : et si le voyage France-Nouvelle-Calédonie s’apparentait à aller sur la lune ? « À l’époque, voyager entre France et la Nouvelle-Calédonie prenait six mois, souligne Simanë Wenethem. On ne savait pas si on allait survivre au voyage, et on ignorait ce qui allait se passer à l’arrivée. C’est un peu comme si, de nos jours, on partait sur la lune. On aurait peur durant le trajet. C’est un voyage vers l’inconnu ». Cette pièce sera-t-elle jouée en Nouvelle-Calédonie ? Oui, mais pas tout de suite. La troupe a effectué le rodage du spectacle sur le territoire il y a environ un an, mais il ne s’agissait que de quelques représentations de préparation. Pour le « vrai » spectacle, il faudra encore attendre…

Kim Jandot

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