Il était un peu plus de midi, hier, lorsque l’avion Casa des FANC en provenance de Tontouta, s’est posé sur la piste de l’aérodrome de Magenta. Une arrivée marquant le coup d’envoi d’une visite de quatre jours pour Sébastien Lecornu.
Et c’est un Sébastien Lecornu visiblement heureux de retrouver la Nouvelle-Calédonie qui est sorti de l’avion. Après avoir salué Sonia Backès, la présidente de la province Sud, le député Philippe Dunoyer, Warren Naxué 7e adjoint au maire de Nouméa et David Guyenne, le président de la CCI, le ministre des Armées a reçu les honneurs militaires et passé en revue les troupes. Sur le tarmac de Magenta avaient pris place la garde au drapeau et un détachement de la base aérienne 186 « lieutenant Paul Klein », un détachement de la Direction du Commissariat d’Outre-Mer (DICOM) et un détachement de la musique de la Légion étrangère, venu spécialement pour l’occasion. À l’issue de cette courte cérémonie, le ministre des Armées a rappelé les enjeux du sommet des ministres de la Défense du Pacifique Sud qui se tiendra demain et mercredi à la CPS. « C’est un temps particulier pour l’ensemble de la région Pacifique Sud puisque c’est la première fois que la France organise le sommet des ministres de la Défense du Pacifique Sud dans une actualité internationale particulièrement tendue, a souligné Sébastien Lecornu, nous allons évidemment revenir sur les enjeux de respect de souveraineté pour chacune des nations du Pacifique, notamment en matière de pêche illégale et en matière de prédation autour de la terre autour des réserves naturelles, des ressources naturelles. Nous évoquerons également les questions liées au réchauffement climatique, donc plusieurs thématiques qui seront travaillées pendant ces deux jours avec les sept pays membres et les trois pays observateurs qui prendront part à ce sommet ».
Prendre du temps pour les FANC
Si Sébastien Lecornu, ancien ministre des Outre-mer était plutôt habitué à venir en Calédonie pour des questions de politique intérieure, institutionnelles et sanitaires lors de la pandémie de Covid-19, cette fois-ci, le ministre des Armées arrive en Calédonie « pour parler de la vie quotidienne des Calédoniens avec une dimension plus régionale et plus internationale, a-t-il expliqué. Je vais aussi consacrer du temps aux Forces Armées en Nouvelle-Calédonie, qui représentent plus de 1 500 militaires. Nous sommes loin d’une remilitarisation, comme certains le disent ces derniers jours, nous sommes au contraire sur une grande pacification avec des forces armées qui sont engagées sur de grands programmes environnementaux, mais aussi socio-éducatifs à travers le Service Militaire Adapté (SMA) ». Une visite de quatre jours du ministre qui va permettre à l’ensemble du Pacifique de regarder ce qui se passe à Nouméa « c’est une bonne nouvelle pour celles et ceux qui aiment ce territoire », conclut le ministre des Armées.
La jeunesse de Calédonie a besoin de l’armée
Sébastien Lecornu qui hier après-midi s’est rendu à Nouville pour un geste coutumier avec les représentants des aires de la Grande Terre. Un moment avec des mots forts de la part des coutumiers, des mots qui ont pris une résonnance très particulière alors que certains parlent de remilitarisation de la Nouvelle-Calédonie. « Ici nous avons besoin d’une structure qui marche, et la seule structure qui fonctionne, c’est l’armée, nous en avons besoin et nous faisons appel à vous pour remettre nos jeunes, qui se sont un peu dispersés, en marche », a déclaré Justin Gaïa, l’ancien président du Sénat coutumier. Un appel qui a touché le ministre des Armées. « Merci pour vos mots sur les FANC, et vous avez raison de rappeler que les Forces Armées en Nouvelle-Calédonie ont toujours veillé à cultiver un rôle particulier et singulier. Comment ne pas citer le service militaire adapté qui permet à une jeunesse de réaliser sa promesse d’émancipation », a déclaré Sébastien Lecornu, qui a poursuivi son propos en évoquant le sacrifice des tirailleurs kanak de la Grande Guerre et des hommes du bataillon du Pacifique lors de la Seconde Guerre mondiale « On ne peut pas regarder l’avenir, sans regarder notre histoire », a conclu le ministre.
Lionet Sabot