Un homme de 39 ans a été condamné vendredi par le tribunal de Nouméa à quatre ans de prison ferme, pour avoir, en récidive, frappé sa compagne enceinte et avoir menacé l’une de leurs filles.
Un silence s’empare de la salle d’audience. La présidente, Hélène Gaillet, s’arrête un instant, puis prend la parole, regardant sur sa gauche: « est-ce qu’on a entendu “ta race” ? » Réponse du prévenu, dans le box des accusés: « ouais! » L’homme vient d’insulter le représentant du parquet, Richard Dutot, qui était en train de livrer son réquisitoire contre ce « routier des violences conjugales », coutumier du « rapport de force avec la justice », déjà condamné, pour différents faits depuis 2002, « treize fois, dont neuf fois à de la prison ferme ». Un individu qui « interdit à l’autre d’avoir une vie en dehors de soi », qui « passe son temps à violenter sa moitié », cette dernière en prenant « plein la poire ». C’est simple, « sa femme c’est un martyr, c’est son souffre-douleur ».
Un millier d’infractions au sein du couple
« Quand il est dehors », c’est-à-dire pas en détention, « les services de police et de gendarmerie sont en état de vigilance, on est dans l’angoisse qu’il tue » sa partenaire. « Qu’est-ce qu’on va faire de lui », s’interroge-t-il. « Il faut le mettre à l’écart », poursuit le vice-procureur, réclamant cinq ans de prison, dont un an avec sursis. L’affaire n’est pas à prendre à la légère. En Calédonie, « on est les champions de France et d’Europe, voire même du monde, des violences conjugales, mais aussi des conjugicides : il y a une année où en a eu quatre », ce qui est énorme rapporté au nombre d’habitants. « Au 30 septembre, on en était, pour cette année, à 1 250 infractions commises au sein du couple, sans parler des violences intrafamiliales ». C’est « un chiffre exorbitant », s’inquiète Richard Dutot.
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