La Cour de cassation a rejeté, mardi, le pourvoi du leader de la CCAT et actuel président du FLNKS. Il reste incarcéré, pour son rôle présumé dans les émeutes, à Mulhouse.
C’est peu dire que la décision de la Cour de cassation était attendue. Les soutiens à Christian Tein s’étaient d’ailleurs mobilisés ces derniers jours en organisant, samedi, une manifestation aux abords du centre pénitentiaire de Mulhouse-Lutterbach qui a rassemblé 80 personnes. Lundi, le collectif « solidarité kanaky » a également organisé un meeting en soutien « aux prisonniers politiques indépendantistes », en présence de Martin Calmet, l’un des avocats de Christian Tein. Et, hier, dans une tribune publiée par le média d’extrême-gauche Médiapart, 70 avocats et juristes de la même obédience publiaient une tribune intitulée « Pour le respect des libertés publiques en Kanaky ». Ils y affirment que « nous, juristes et avocats, estimons qu’il appartient au peuple kanak de déterminer librement son avenir. Partisans du droit à l’autodétermination, nous estimons que, ‘’restaurer le processus politique’’, comme le prétend le gouvernement, suppose nécessairement, au préalable, l’abandon des mesures attentatoires aux libertés prises par l’État, le retour en Kanaky des prisonniers politiques détenus en Métropole ainsi que l’arrêt immédiat des poursuites à l’encontre des militants de la cause kanak. »
Sept chefs d’accusation
Cette mobilisation n’a pas eu l’effet escompté par ses organisateurs sur la justice. La Cour de cassation a donc décidé le maintien en détention provisoire de Christian Tein. Le leader de la CCAT, poursuivi pour sept chefs d’accusation, s’était pourvu en cassation en décembre 2024 à la suite du rejet de sa demande de remise en liberté par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Nouméa. L’audition de « Bichou » par la chambre de l’instruction s’était déroulée en visioconférence, ce que contestait la défense de Christian Tein. Un pourvoi qui a donc été rejeté, la Cour de cassation suivant en cela l’avocat général pour qui, selon l’AFP, « le recours à la visio-conférence était justifié par un risque grave de troubles à l’ordre public, et que la procédure n’avait pas porté atteinte aux droits de la défense ».
Christian Tein reste donc en détention provisoire à Mulhouse, pendant que l’instruction, menée par des juges d’instruction métropolitains, se poursuit.
Nicolas Vignoles