Vainqueurs de Tahiti en demi-finale (3-0), les Cagous ont gagné le droit d’affronter la Nouvelle-Zélande en finale des qualifications pour la prochaine Coupe du monde. Mais, face à l’ogre kiwi, la marche s’annonce très haute. La rencontre est programmée ce lundi (17 heures), dans le mythique Eden Park d’Auckland.
Rêver, tout en gardant les pieds sur terre. Voilà la difficile mission que s’apprêtent à relever les joueurs calédoniens. Après leur demi-finale maîtrisée face à Tahiti, avec trois buts inscrits dans le second acte, un doublé de Georges Gope-Fenepej et une réalisation de Lues Waya, les Cagous peuvent dorénavant écrire la plus belle page du football calédonien. Celle qui les verra disputer, l’année prochaine, la Coupe du monde de football. Mais, pour cela, les joueurs de Johann Sidaner sont condamnés à l’exploit : battre la Nouvelle-Zélande qui est, depuis le départ de l’Australie pour la zone Asie, l’ogre principal de l’Océanie.
Wood, l’arme fatale
Et les Kiwis l’ont encore prouvé en demi-finale en ne laissant aucune chance à Fidji. Quatre buts en première période, trois en seconde pour finalement s’offrir une belle mise en jambes avant la finale. Les Cagous trouveront-ils les ressources pour faire déjouer le champion tant attendu? La tâche s’annonce ardue alors que l’emblématique Chris Wood (31 ans), qui évolue sous les couleurs de Nottingham Forrest, actuel troisième de Premier League derrière Liverpool et Arsenal, sera l’atout offensif numéro 1. Avec, dans son bagage, une expérience indiscutable (il a notamment porté les couleurs de Leicester, Leeds, Burnley et Newcastle en Championship et en Premier League) mais aussi une forme étincelante alors que, outre son triplé face à Fidji, il a déjà trouvé le chemin des filets à 18 reprises cette saison en Angleterre sur les 29 matchs auquel il a pris part. De son côté, Johann Sidaner comptera sur un groupe qui allie expérience et jeunesse alors que trois internationaux, l’attaquant Georges Gope-Fenepej, le gardien Rocky Nyikeine et le capitaine César Zéoula étaient déjà présents lors de l’épopée victorieuse contre la Nouvelle-Zélande, en demi-finale de la Coupe d’Océanie en 2012 (2-0).
Un monde d’écart
Mais, on le sait, un monde sépare les deux sélections. La Nouvelle-Calédonie, 152e au classement Fifa n’a jamais disputé une Coupe du monde. La Nouvelle-Zélande, 89e au classement mondial, compte deux participations en 1982 et en 2010. Mais, elle est toujours à la quête d’une première victoire. Après trois défaites face à l’Ecosse (5-2), à l’Union soviétique (3-0) et au Brésil (4-0) en 1982, les « All Whites », en référence à leur maillot blanc, avaient signé trois résultats nuls en 2010, contre la Slovaquie (1-1), l’Italie (1-1) et le Paraguay (0-0).
Alors, qui de la Nouvelle-Calédonie ou de la Nouvelle-Zélande sera du voyage en Amérique du Nord l’année prochaine ? Le vainqueur validera immédiatement son billet. Le finaliste malheureux, de son côté, aura encore une dernière chance avec l’organisation des barrages intercontinentaux, qui offrira les deux dernières places qualificatives aux six équipes repêchées – deux d’Amérique du Nord, centrale et Caraïbes (CONCACAF), une d’Amérique du Sud (CONMEBOL), une d’Asie (AFC), une d’Afrique (CAF) et une d’Océanie (OFC) – alors que 48 équipes (contre 32 auparavant) seront au rendez-vous de la Coupe du monde au Canada, aux Etats-Unis et au Mexique, du 11 juin au 19 juillet 2026.
La presse en parle
Voir le football calédonien à l’honneur dans les médias métropolitains est quelque chose de rare. Et, ce n’est pas forcément étonnant. Pourtant, la rencontre entre la Nouvelle-Calédonie et Tahiti a trouvé un véritable intérêt alors qu’elle a été relayée sur tous les titres ou presque. Il y a évidemment les journaux et sites spécifiques, comme L’Equipe ou Eurosport. Il y a aussi eu un article de l’Agence France Presse qui est allée questionner deux légendes calédonienne et tahitienne : Antoine Kombouaré pour le Caillou et Marama Vahirua pour le Fenua. « Même si le défi est immense, c’est fantastique de se dire qu’on pourrait participer à la Coupe du monde. On est à deux matchs d’une qualification historique, c’est assez incroyable », savourait, avant même la demi-finale, l’entraîneur originaire de l’île des Pins.
« Tu ne leur parles pas de classement à eux »
Et le magazine So Foot, qui avait déjà relayé les exploits de Hienghène lors de la Ligue des champions océanienne de 2019, dans un article intitulé « Le match que vous n’avez pas regardé », n’a pas manqué cette occasion. « Le défi est immense, mais Sidaner et sa bande ont déjà prouvé qu’ils savaient renverser des montagnes. L’espoir de faire tomber la Nouvelle-Zélande sur 90 minutes et à la maison pour offrir à la Nouvelle-Calédonie une première Coupe du monde historique existe (…) 152e sélection d’après la FIFA ? Tu ne leur parles pas de classement à eux », peut-on lire sur le site internet, dans un style toujours particulier et dont la dernière phrase fait référence à Kyllian Mbappé.
Les grands médias nationaux, comme Le Monde, France info, BFM ou encore CNews, qui s’est demandé « pourquoi la Nouvelle-Calédonie pourrait participer à la prochaine Coupe du Monde de football », ont également fait la promotion de la future finale à
Claire Gaveau
