Face à la controverse suscitée par l’introduction d’une nouvelle taxe sur les installations photovoltaïques, le gouvernement de Nouvelle-Calédonie a décidé de faire marche arrière.
Le 22 août 2024, le Congrès de Nouvelle-Calé-donie a adopté une mesure controversée sans consulter le gouvernement, introduisant un nouveau tarif pour les propriétaires d’installations photovoltaïques en autoconsommation. Cette décision a suscité de vives réactions, amplifiées par la réception des premières factures de l’année 2025.
Cette nouvelle taxe, étrangement baptisée « prime de puissance », s’appliquait aux installations photovoltaïques de plus de 5 kVA depuis le 1er janvier 2025. Outre l’incompréhension générée par cette mesure, le texte de loi lui-même était mal rédigé, entraînant des interprétations erronées de la part des distributeurs et impactant négativement les factures des particuliers. Cela représente une taxe annuelle de 5 000 francs par kW. Pour une installation de 6 kW par exemple cela représenterait une charge supplémentaire de 30 000 francs par an.
Rétropédalage du gouvernement
Face au mécontentement des Calédoniens et aux critiques des professionnels du secteur, le gouvernement de Nouvelle-Calédonie a finalement voté hier matin la suppression de cette « prime fixe sur les panneaux photovoltaïques ». Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de la transition énergétique, avait déjà qualifié cette taxe de « scandaleuse » tant pour le pouvoir d’achat que pour la transition énergétique.
Lors d’un point presse organisé hier après-midi, Christopher Gygès, également porte-parole, a annoncé officiellement la suppression de la taxe, soulignant son opposition à une mesure qui pénalisait à la fois les nouveaux acheteurs de panneaux photovoltaïques et ceux ayant déjà investi dans ces installations. « Cette suppression du texte a été votée à l’unanimité, tout groupe politique confondu », a-t-il précisé, ajoutant que des discussions avec les concessionnaires étaient prévues dans l’après-midi pour suspendre la taxe en attendant son adoption officielle au Congrès de Nouvelle-Calédonie.
Fermes solaires
Hier, le gouvernement a accordé trois autorisations pour l’installation de fermes photovoltaïques sur les îles Loyauté, Ouvéa et Maré, ainsi qu’à l’Île des Pins. Ces nouvelles fermes solaires apporteront des avantages environnementaux significatifs, notamment en réduisant les émissions de CO2 et en éliminant les risques liés au transport des cuves de gasoil vers les îles. De plus, elles permettront aux îles d’atteindre une autonomie énergétique proche de 100 %.
Quelles sont les autres décisions ?
Lors du point presse d’hier après-midi, Christopher Gygès a également annoncé plusieurs mesures clés visant à renforcer la transition énergétique et à simplifier les procédures administratives pour les particuliers. La Nouvelle-Calédonie a récemment autorisé l’installation de la plus grande batterie de stockage d’énergie renouvelable d’Europe, destinée principalement au secteur de la métallurgie. Ce projet sera soutenu par une défiscalisation locale et espère que cette initiative sera suivie par une défiscalisation nationale, renforçant ainsi l’attractivité du territoire pour les projets énergétiques durables.
Simplification administrative
Parallèlement, le gouvernement s’engage à simplifier les procédures administratives pour les particuliers dans le secteur de l’énergie. Une dématérialisation des dossiers pour les différentes autorisations est en cours, facilitant ainsi les démarches des citoyens. Cette simplification s’inscrit dans une volonté plus large de moderniser les services publics et de rendre les procédures plus accessibles.
Claire Rio-Pennuen