La 44e Revue juridique politique et économique de Nouvelle-Calédonie (RJPENC) vient de sortir.
Et c’est un petit exploit sachant que le semestriel n’a pas perçu un denier public pour donner vie à ce numéro, « la première fois depuis sa création en 2003 », précise Robert Bertram, son directeur de publication, contraint d’assurer lui-même la mise en page de ce volume en dépit de son manque d’expérience graphique.
Ce défi financier, fruit d’un contexte économique tendu, n’a pas dissuadé l’équipe de publication de persévérer dans sa volonté de « susciter une réflexion générale sur le devenir de l’archipel » et de contribuer aux indispensables débats d’idées. Ce numéro, riche de plus de 500 pages, traite des tensions qui secouent le territoire depuis mai 2024 et de l’évolution institutionnelle de la Nouvelle-Calédonie qui sera au cœur des discussions et d’un éventuel accord. Depuis les émeutes ayant commencé il y a six mois, marquées par une vague de revendications indépendantistes, le climat politique est plus que jamais polarisé. La revue propose une analyse fouillée sur des solutions de gouvernance alternatives, notamment l’indépendance-association et le fédéralisme. Ce dernier concept pourrait, selon certains auteurs, réconcilier les aspirations contradictoires des communautés locales.
Contributeurs éclairés
Ce numéro, en format numérique (il n’y a plus de version papier), à commander sur le site internet de la revue et auquel ont contribué de nombreuses pointures, parmi lesquelles la professeure de droit public Florence Faberon, l’historien et juriste Luc Steinmetz, le professeur d’histoire du droit Antoine Leca, l’historien Frédéric Angleviel ou encore le docteur en droit public Léon Wamytan, comprend aussi des articles sur des sujets variés, allant de la démocratie à la protection de l’environnement en passant par l’Indo-Pacifique, l’identité autochtone ou encore les institutions supérieures de contrôle dont fait partie la Chambre territoriale des comptes. La revue intègre également des opinions libres, dont celle de la présidente de la province Sud Sonia Backes, intitulée « Ce qu’il se passe aujourd’hui à Nouméa arrivera, demain, en Métropole », ou encore le portrait de Lionel Loubersac, directeur et cofondateur du cluster maritime.
L’engagement de la RJPENC pour la pluralité et l’intégrité des débats fait de ce 44e numéro un document de référence, voire de collection, pour quiconque souhaite comprendre les transformations profondes de la société calédonienne et la dernière crise que l’archipel vient de traverser.
Béryl Ziegler