Les premières réponses judiciaires sont tombées. Quatre jeunes gens, arrêtés par la police au moment du pillage du Carrefour Market de Magenta dans la nuit de lundi à mardi, ont été condamnés à de la prison ferme. Le Camp-Est étant saturé, ils n’ont pas été incarcérés.
Ce sont les premiers visages de cette jeunesse immaîtrisable. Sur le front pour assurer le traitement des auteurs des exactions arrêtés depuis lundi soir, la justice a activé son plan de continuation d’activité des juridictions « afin de permettre la création de nouvelles audiences pénales et la concentration des moyens sur ses missions essentielles ». Concrètement, « l’activité judiciaire de la cour d’appel et du tribunal de Nouméa est limitée au traitement des affaires urgentes jusqu’à nouvel ordre » et « les affaires ne présentant pas ce caractère d’urgence seront renvoyées à une date ultérieure ».
Au parquet, les effectifs de permanence ont été triplés « afin d’apporter une réponse judiciaire immédiate aux multiples violences urbaines commises depuis plusieurs jours », a annoncé Hélène Gaudet, la procureur adjoint, et que les émeutiers puissent être jugés dès leur sortie de garde à vue.
Mercredi après-midi, quatre jeunes gens ont donc comparu devant le tribunal correctionnel de Nouméa dans le cadre d’une comparution immédiate pour avoir participé au pillage du Carrefour Market de Magenta. Dans le box, leurs visages enfantins contrastent avec la violence sans limite qui s’exprime dans les rues depuis trois jours. Ils sont âgés de 20, 21 et 25 ans et comparaissent pour vol d’alcool par effraction et en réunion et pour tentative de vol en réunion. Déjà connus de la justice, ils sont tous en état de récidive. Dans la nuit de lundi à mardi, il est 23 heures lorsque l’alarme retentit dans le commerce. Plusieurs jeunes ont réussi à forcer le volet roulant de l’enseigne et à pénétrer à l’intérieur avec pour principal objectif, de voler des bouteilles d’alcool.
Jusqu’à douze mois de prison ferme
L’action rapide des forces de l’ordre permettra d’en interpeller certains. Le tribunal a décidé de condamner trois d’entre eux à quatre mois de prison ferme et le quatrième à une peine de douze mois de prison ferme. La juridiction n’a pas prononcé de mandat de dépôt compte tenu de la situation très compliquée au sein du Camp-Est. Ils sont donc convoqués devant le juge d’application des peines en juin prochain pour étudier les modalités d’exécution de la peine.
Un deuxième dossier devait être évoqué avec la comparution de deux auteurs d’un caillassage sur des policiers nationaux de la brigade anticriminalité (Bac). Ils étaient poursuivis des chefs de violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique aggravées par deux circonstances (la réunion et l’existence d’une arme) et la dégradation d’un bien d’utilité publique. Le procès n’a finalement pas pu se tenir et a été renvoyé.
Jean-Alexis Gallien-Lamarche