Mis en place il y a maintenant cinq ans par l’association Indonésienne de Nouvelle-Calédonie, les cours de langue javanaise reprennent du service, au foyer indonésien de Robinson. Personnes d’origine javanaise souhaitant apprendre leur langue, conjoints, locuteurs en quête d’amélioration… Ils sont dispensés à un public varié.
Sur le parking du foyer Indonésien, situé à Robinson, au Mont-Dore, ils arrivent au compte-goutte, se saluant d’un enthousiaste “Sugeng Dalu” (“Bonsoir”, en javanais). L’heure approche. Dans moins de cinq minutes, Jacques, Bernard et Doriane vont rouvrir leurs cahiers, et continuer les cours de javanais débutés mercredi dernier. Ceux-ci se déroulent à l’étage, en présence de Sherly Timan. Native de Jakarta, elle y enseigne sa langue depuis cinq ans. Pourtant, “je ne suis pas professeure, je partage simplement ma connaissance”, indique humblement celle-ci.
En entrant dans la salle de cours, le regard du visiteur est automatiquement attiré par la décoration présente. Marionnettes indonésiennes, gamelan en bois (instrument traditionnel), tissus en batik… Pas de doute, nous sommes bien en Indonésie. Sur place, les cours de javanais y sont dispensés chaque mercredi soir. Une façon de “promouvoir la langue, afin que ça ne se perde pas. Cela a tendance à diminuer, avec les jeunes générations”, regrette Sherly Timan.
Pour son mari, Thierry Timan, président de l’association indonésienne de Nouvelle-Calédonie, cette perte de contact avec la langue originelle peut s’expliquer de différentes manières. Parmi elles, l’histoire migratoire de la Calédonie. “A l’époque (fin des travailleurs sous contrat, au milieu du XXe siècle, ndlr), les anciens sortaient d’une période douloureuse. Pour s’intégrer, ils ont mis de côté la langue javanaise, au profit du français. Ce qui fait qu’une grande partie de notre communauté n’a pas pu parler la langue javanaise en temps voulu”, explique-t-il.
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