Favoriser l’égalité des chances grâce à la présence de mentors

Lancé en septembre dernier par la province Sud en collaboration avec l’association française Télémaque, le programme de mentorat vise à guider des jeunes issus de milieux populaires vers des “parcours d’excellence”. Ces derniers mois, le dispositif a été implanté dans les collèges de Katiramona et Portes-de-Fer.

Apporter une “ouverture socio-culturelle et professionnelle” à des enfants boursiers issus de milieux populaires. C’est l’objectif porté par le programme de mentorat de la province Sud, lancé officiellement en septembre dernier.

Développé en collaboration avec l’association Télémaque, – qui œuvre au niveau national pour l’égalité des chances -, ce programme est né de contacts créés dès décembre 2022, entre Roger Peltier – co-fondateur de l’association Télémaque en visite en Nouvelle-Calédonie – et la province Sud. Laquelle est “très engagée sur la jeunesse, les programmes de réussite et sur l’égalité des chances. Donc le mentorat avait beaucoup de sens en Calédonie, et s’adaptait très bien à nos problématiques”, souligne Christel Berger, coordinatrice du programme de mentorat à la province Sud.

Pour ce faire, et de la même manière que Télémaque, le programme compte sur la présence de “mentors”, pour accompagner ces jeunes vers la réussite. Mais, à la différence de Télémaque, qui vise essentiellement le monde de l’entreprise, ceux-ci peuvent appartenir à n’importe quel corps de métier. Pourvu qu’ils soient motivés, et qu’ils proposent à leur “filleul” une sortie par mois au minimum et ce sur plusieurs années. Dans l’idéal jusqu’au baccalauréat. “Car l’idée, c’est aussi que ces jeunes, que l’on veut amener vers des parcours d’excellence, puissent être orientés vers le bon lycée, en fonction de ce qu’ils vont souhaiter faire comme études […] Le rôle du mentor, c’est de développer la confiance du jeune”, précise Christel Berger. Un dispositif qui a fait ses preuves, dans l’hexagone. “J’ai des élèves qui ont fait leurs études au lycée militaire Saint-Cyr-l’Ecole (qui acceptait des jeunes de milieux populaires) et qui sont rentrés ensuite en Mathématiques supérieures au lycée Henri IV à Paris”, témoigne Roger Peltier.

Un modèle qui s’exporte en Outre-Mer

Pour le moment, le programme est exercé auprès de 11 collégiens, des collèges de Katiramona et de Portes-de-Fer. Lesquels ont été sélectionnés par rapport à plusieurs critères, que sont leur attitude exemplaire en classe, de très bons résultats scolaires, leur motivation à intégrer ce programme, qu’ils soient boursiers, et qu’ils soient issus de milieux populaires. “Ce qui est très important également, c’est l’accord des parents. Ce ne sont que des parents qui suivent leurs enfants, donc ils sont très heureux. Il y a un vrai échange qui est fait : le mentor va accompagner le jeune en apportant sa vision des choses, ses codes et en lui faisant profiter de son réseau, mais ces jeunes et ces familles vont également beaucoup apporter au mentor, car ce dernier va découvrir un milieu qu’il ne connaît pas. C’est gagnant-gagnant”, insiste Christel Berger.

Actuellement, la Nouvelle-Calédonie est le seul territoire d’Outre-Mer à s’être inspiré du mentorat mené par l’association Télémaque. Plus pour longtemps dépendant, car le modèle est également en train de se créer à la Réunion, ainsi qu’à Saint-Martin et en Guyane.

Zoom sur l’association Télémaque

Créée officiellement en 2005 en France, l’association Télémaque fut bâtie à partir d’une volonté, celle de “relancer l’ascenseur social”, dans un contexte peu favorable à l’égalité des chances dans le domaine de l’éducation. “Nous avons constaté que, pendant les 30 Glorieuses, les enfants des milieux populaires arrivaient à réaliser des études supérieures. Chose qui a complètement décliné dans les années 1990, sûrement en raison de l’évolution du capitalisme, qui a pris le pas sur l’aspect social”, estime Roger Peltier.

Serge Weinberg, chef d’entreprise à l’initiative du projet, rencontre Jack Lang, alors ministre de l’éducation nationale, afin de lui exposer son idée : mettre en place un double tutorat (de l’éducation nationale – à travers les professeurs – et des entreprises) à destination d’enfants des milieux populaires. Le projet démarre d’abord dans deux collèges: celui d’Alfred Sisley à Moret-sur-Loing et d’André Canivez, à Douai. Aujourd’hui, c’est plus de 2200 jeunes qui ont été suivis par l’association Télémaque.

Nikita Hoffmann

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