Le 20 décembre 2024, le bureau politique du FLNKS, lors d’une conférence de presse, inventait le mot « kanakophobie ». Le terme n’avait pas fait florès, mais jeudi soir, le 1er mai, l’animatrice du journal télévisé l’a repris à son compte pour faire réagir la présidente de l’USTKE, Mélanie Atapo, qui n’a pas manqué de saisir la perche ainsi tendue. « Le racisme anti-kanak a bien refait surface », nous a-t-elle dit, pointant du doigt les entreprises ou les directions administratives qui pratiqueraient ostracisme, discrimination et harcèlement. Effectivement, le 13 mai, la volonté de milliers de radicaux de détruire la société calédonienne et tout ce qui avait été bâti ces quarante dernières années, et en particulier le vivre-ensemble, nous a profondément, et sans doute durablement, fracturés. Mais qui a parlé de « calédophobie » pendant que, chaque nuit et des semaines durant, nous étions traités de « bâtaaaards » et « enc…. de blancs », et que les hordes vociférantes réclamaient notre départ parce que « ici, c’est Kanaky » ? Et le 13, dans sa folie haineuse et destructrice, était-il l’œuvre de ceux qui croyaient au vivre-ensemble et au fait qu’après les accords de paix et de développement, nous formions société ? Ne tombons pas dans le piège tendu par ceux qui mènent de malheureuses et idéologiques tentatives pour tordre les vérités tangibles.
Nicolas Vignoles