Manuel Valls a tellement dit qu’il voulait un accord qu’il va rester dix jours à Nouméa pour en arracher un. Et sans doute pourra-t-il compter pour cela sur l’aide et l’appui de Calédonie Ensemble et de l’Éveil Océanien, et pourquoi pas des indépendantistes si ce qui est proposé leur convient. Mais voilà le ministre au pied du mur. En effet, pour ceux qui représentent les Calédoniens qui ont dit trois fois « non », on sent en revanche que ça sera une autre paire de manches. Car si pour les uns il vaut mieux un mauvais accord que pas d’accord du tout, pour les autres en revanche il ne faudra pas nous refaire l’accord de Nouméa qui, s’il a permis trente ans de paix et de développement, s’achève en catastrophe. Tout va donc dépendre du propos du ministre des Outre-mer pour obtenir au moins un compromis politique. Et il faut que ce propos soit sans ambiguïté ni chausse-trape, c’est-à-dire que cet accord conclu dans la République doit bien acter que la Nouvelle-Calédonie demeure dans la République. Il y a eu suffisamment d’errances institutionnelles, et la Calédonie en a payé le prix, pour que l’on ne nous en serve pas une resucée. Sauf à ce que la France, percluse de douleurs et de difficultés, décide de tirer un trait sur ses principes, ses valeurs et son histoire. Nous verrons cela dans quelques jours.
Nicolas Vignoles