Le Port autonome de Nouméa engage une modernisation d’envergure pour renforcer son rôle économique, touristique et scientifique dans le Pacifique Sud.
Présentée par Samuel Hnepeune, membre du gouvernement chargé du transport aérien, des affaires maritimes et portuaires, lors d’un nouveau rendez-vous presse hebdomadaire, la feuille de route du Port autonome de Nouméa (PANC) trace les grandes lignes d’un projet ambitieux. « Depuis mon arrivée, j’ai pris le temps de rencontrer tous les acteurs de mon portefeuille, de faire un état des lieux, puis de définir une feuille de route claire secteur par secteur », a-t-il expliqué hier après-midi.
Pivot du commerce maritime en Nouvelle-Calédonie, le PANC entame une transformation en profondeur. Avec plus de 1 000 emplois directs et 95 % des marchandises importées qui y transitent, il constitue une infrastructure vitale pour le territoire. Son potentiel reste pourtant sous-exploité, notamment en matière de croisière, d’accueil de grands navires, de maintenance, de déconstruction et de recherche maritime.

Cinq axes stratégiques
Pour y remédier, le port déploie une stratégie autour de cinq axes. Le premier concerne la modernisation du terminal de commerce, avec la construction d’un nouveau quai, l’automatisation des flux de conteneurs et un renforcement de la sécurité, pour près de 2 milliards de francs d’ici 2026. Le développement de la croisière est aussi une priorité. Avec 130 escales par an et plus de 2,6 milliards de retombées économiques, le port envisage d’améliorer ses infrastructures avant de livrer, en 2028, un terminal de croisière moderne en petite rade. Autre volet : la création d’un pôle scientifique et technique régional, pour faire de Nouméa une plateforme de recherche maritime dans le Pacifique, en lien avec la Bluetech. Côté technique, le renforcement de la filière de maintenance et de déconstruction prévoit dès cette année une plateforme de traitement et un service de nettoyage de coques, afin de capter de nouvelles escales et répondre aux normes environnementales. Enfin, la transformation du port s’accompagne d’une meilleure intégration urbaine. En partenariat avec la Ville de Nouméa, les abords de la gare maritime seront réaménagés, les usages rationalisés, et le raccordement électrique des navires à quai (RENAQ) contribuera à réduire les émissions polluantes.
« Cette première semaine, on la consacre à toute la partie Affaires maritimes, Port autonome de la Nouvelle-Calédonie, avec des ambitions très clairement affichées pour faire du PANC un port moderne, attractif et un véritable acteur du rayonnement régional », a souligné Samuel Hnepeune.
Les prochaines semaines seront dédiées à d’autres volets de son portefeuille, comme la formation professionnelle, la recherche scientifique et les transports.
Et le secteur du transport aérien local, alors ?
Samuel Hnepeune, membre du gouvernement chargé du secteur du transport aérien, des questions liées aux affaires maritimes et portuaires, a demandé il y a quelques semaines à être dessaisi de la responsabilité du transport aérien domestique. Interrogé hier sur le sujet, il évoque « des discussions toujours en cours » au sein du gouvernement et de n’avoir pour l’instant « aucun retour du président », Alcide Ponga.
Claire Rio-Pennuen