Qu’ont-ils voulu dire ? Le prévenu, quasi inaudible. Le psychiatre, difficilement compréhensible. Les deux ont laissé le tribunal circonspect, vendredi. Pour violence, en récidive, sur sa tante à Canala, le premier a été renvoyé au Camp-Est. Le second est proche de la retraite.
Il y a des profils qui inquiètent plus que d’autres. Sur une échelle de 1 à 10, celui-ci se rapproche dangereusement du sommet. « Quelqu’un dont la violence est d’une forme rare », constate Lucie Delage. Pour la représentante du ministère public, voir revenir au tribunal cet homme de 35 ans (on lui donnerait dix de plus) est « sans grande surprise » au vu de son parcours judiciaire : désormais 18 condamnations. Sorti de détention quinze jours avant Noël, il s’est montré violent un mois après l’arrivée du traîneau. La prison, pourtant pas un cadeau, semble l’aimanter : il y a déjà purgé plusieurs peines (dix mois, dix-huit mois, deux fois vingt-quatre mois…), avant d’y retourner début février, en détention provisoire, dans l’attente de son jugement. Vendredi matin, le parquet a requis deux ans de prison ferme, rappelant qu’il encourait le triple. Après délibération, le tribunal est allé un quart en dessous des réquisitions : un an et demi de prison ferme, avec maintien en détention. Interdit d’arme pendant cinq ans, il n’a pas le droit de revenir durant trois ans là où il vivait, au bout d’un chemin à la tribu de Mia. Durant la même période, contacter la victime, habitant à un jet de pierre, lui est défendu : il lui doit maintenant 100 000 francs, pour préjudice moral. Doigts de la main gauche tournant sans cesse de petites poignées de cheveux choisies parmi sa touffe, Gilles N. n’aura pas un mot d’excuse.
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Anthony Fillet