Il y a des Haussaires dont le passage ne marque pas et d’autres qui demeureront dans les mémoires calédoniennes. Sans aucun doute, Louis Le Franc ne sera pas oublié.
Nommé à Nouméa en février 2023 et en provenance du Pas-de-Calais, Louis Le Franc aura été le Haussaire du 13 mai. C’est à lui, et lui seul, qu’est revenue la responsabilité de faire face aux émeutes destructrices de la CCAT puis de ramener l’ordre en Nouvelle-Calédonie. Une tâche à laquelle aucun Haut-commissaire avant lui n’avait été confronté, tout du moins avec ce niveau d’intensité dans la violence.
Bien avant le déclenchement de l’insurrection, Louis Le Franc avait alerté les autorités de l’État sur les tensions qui se faisaient jour en Nouvelle-Calédonie et la mobilisation militante qui les accompagnait. Mais ses appels n’ont pas eu les échos que la situation exigeait. C’est donc avec les effectifs de forces de l’ordre en place à l’époque, que le Haut-commissaire a dû composer. Ensuite, Paris ayant pris la mesure de la situation a dépêché les effectifs suffisants pour que le Haussaire puisse mener à bien sa mission de rétablissement de l’ordre, ce qui a pris le temps que l’on sait, au travers notamment de la mise en place d’un couvre-feu et de multiples interventions de sécurisation, en particulier sur Saint-Louis. L’action patiente, déterminée et efficace de Louis Le Franc lui a valu les plus vives critiques de la part des indépendantistes qui, à plusieurs reprises, ont réclamé son départ, comme celui du procureur de la République. Sauf qu’à son poste et à son office, Louis Le Franc était l’homme de la situation.
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Nicolas Vignoles