Jean-Pierre Djaïwé, invité hier de Transparence sur RRB, a plaidé sans surprise pour une indépendance avec partenariat, mais, a-t-il précisé, que cette indépendance se construise avec tout le monde. Selon lui, l’indépendance kanak révolutionnaire et socialiste n’existe plus, c’est la construction d’un peuple calédonien qui doit désormais primer. Cette vision, sans doute quelque peu audible, de l’avenir arrive sans doute un peu tard, surtout depuis le 13 mai où 10 à 12 000 enragés, ont tenter d’imposer, par la violence, une indépendance ethnique et exclusive. Une indépendance kanak et socialiste qui demeure bien présente dans l’esprit de beaucoup. Il n’y a pas que l’économie et le social qui sont en ruine au sortir des émeutes, il y a aussi le peuple. Tous les Calédoniens à qui on a fait brutalement comprendre que le « vivre-ensemble », auquel ils croyaient ou qu’ils espéraient, n’avait pas d’avenir. La reconstruction que l’on attend, ça n’est pas seulement celle des bâtiments et des emplois, c’est aussi celle des cœurs, et ces derniers sont si meurtris que cela prendra du temps, si jamais cela se réalise. Car, contrairement à ce que Jean-Pierre Djaïwé a l’air de penser, l’oubli et le pardon sont loin d’être à l’ordre du jour. Ce n’est que lorsque cela sera possible qu’il sera temps d’y songer.
Nicolas Vignoles