Le week-end dernier en Métropole a été marqué par les manifestations d’extrême-gauche, officiellement contre le racisme mais plus réellement contre le gouvernement Bayrou, contre la droite et contre l’extrême droite.
Les manifestations ont rassemblé 90 000 personnes dans toute la France selon la police, défilant dans des cortèges où le drapeau palestinien le disputait au drapeau kanak. Des colloques et conférences étaient également organisés, ainsi à Montpellier avec la participation d’Emmanuel Tjibaou, qui s’est exprimé dans les colonnes du Midi Libre. Évoquant la méthode Valls, il souligne que « le fait qu’il soit un ancien ministre socialiste, avec l’héritage de Rocard et de Jospin, a aussi joué positivement ». La possibilité d’un accord ? «J e ne lis pas dans les boules de cristal », répond le député, indépendantiste, de la deuxième circonscription.
« Des aspirations similaires à celle de tout prisonnier »
« En aucun cas, nous n’avons renoncé à notre idéal de liberté », assure Emmanuel Tjibaou, qui assure que son entrée en politique « est d’abord un engagement d’homme, avec des aspirations similaires à celle de tout prisonnier qui escompte bien retrouver sa liberté un jour ». Un engagement qu’il assume ainsi : « Nous sommes Océaniens », dit-il, « et nous avons une parfaite connaissance des roulements de l’Histoire. Le regret, c’est qu’on soit toujours obligé de la rappeler à celui qui n’a pas amené chez nous la terre de France, mais juste un drapeau ». Et Emmanuel Thibaou conclut cet entretien en disant : « Mon but est d’arriver à reconstruire la Nouvelle-Calédonie, la Kanaky, sur des bases plus saines. Beaucoup sont aujourd’hui dans un révisionnisme et refusent de voir cet héritage colonial qui nous empêche de nous émanciper pleinement. Il faut un projet de société où l’ensemble des communautés puisse faire le deuil de cet héritage colonial, pour pouvoir renaître, en hommes nouveaux ».
Nicolas Vignoles