La Fédération des entreprises et industrie de Nouvelle-Calédonie vient de participer, à Auckland, au « Pacific Business Forum ». L’occasion de « revérifier notamment le contexte douanier et fiscal qui s’applique à nos exportations ».
Dans ce contexte, la FEINC s’oppose à la suppression des droits de douane à l’entrée de la Nouvelle-Calédonie. Elle rappelle que « dans le prix de vente à l’export, nos produits calédoniens doivent intégrer les droits de douane des pays cibles, qui impactent leur prix de vente final sur le marché visé. Et qui s’ajoutent aux barrières sanitaires et à leurs coûts associés pour les lever ». Dans ces conditions, s’interroge la FEINC, « pourquoi notre territoire, dont le marché intéresse nos voisins, devrait-il renoncer à des recettes douanières, quand les pays exportateurs appliqueraient eux, des droits de douane à l’entrée de nos produits sur leur territoire ? »
Et dans un long communiqué, la FEINC précise les trois raisons de son opposition : ce serait se priver d’un outil de négociation irremplaçable, ce serait une perte de recettes fiscales pour le territoire, car « les droits de douane sont l’un des rares dispositifs qui apportent des recettes fiscales à la Nouvelle-Calédonie sans impacter le pouvoir d’achat des Calédoniens», et puis surtout cela n’aurait aucun effet sur les prix et la vie chère.
«Achetons calédoniens, et soyons-en fiers !»
La FEINC rappelle tout d’abord que les produits de première nécessité sont déjà exonérés de droits de douane à l’entrée sur le territoire. Et, cette « suppression ne sera jamais assez significative sur la vie chère, pour justifier de laisser grandes ouvertes les portes de notre marché aux produits dont la vente enrichirait des sociétés et des salariés étrangers. Pire, rien ne garantit que la suppression de ces droits de douane soit rétrocédée aux consommateurs calédoniens. L’histoire nous le confirme : à chaque fois qu’une taxe à l’entrée a été supprimée, les prix de vente des produits concernés n’ont pas baissé. »
Plutôt que d’exonérer de droits de douane les produits d’importation, la FEINC préconise de « réduire le coût du fret comme c’est le cas sur certains territoires du Pacifique Sud ou la réduction des charges sociales, réduction qui pourrait redonner du pouvoir d’achat aux salariés en augmentant les salaires ». Et elle lance un appel aux consommateurs, mais aussi au gouvernement : « Accompagnons nos entreprises de service calédoniennes, notre agriculture et notre industrie manufacturière, leurs emplois et leurs contributions aux comptes sociaux et publics, pour diversifier notre économie et améliorer notre balance commerciale. » Et de conclure : « Achetons calédoniens, et soyons-en fiers ! »
Nicolas Vignoles