Nous n’avions rien su des négociations de Paris jusqu’à la signature des Accords de Matignon, méthode éprouvée et réitérée pour l’accord de Nouméa. Cette fois, tout le monde veut être informé de ce qui se dit et passe, réclame de tout savoir voire d’être associé aux discussions, et pour finir commente pour critiquer ce qui s’est fait, alors même que l’on est à l’entame d’un commencement. « Ce n’est pas la fin, avait dit Churchill en 1942. Ce n’est même pas le commencement de la fin. Mais c’est peut-être la fin du commencement ». Que nous ne nous inspirions pas des fulgurances du grand homme ! Il va nous falloir nous armer de patience avant qu’un accord global ne soit trouvé, si tant est que l’on en trouve un. Aussi il n’est guère prudent de se précipiter sur les réseaux sociaux pour déverser d’inutiles commentaires, qui montrent surtout, dans un camp comme dans l’autre, que le compromis ne fait pas partie des options, pas même du vocabulaire. Or, il faut bien s’attendre à ce que dans les négociations, dont on espère l’entame, les uns comme les autres trouvent les voies du consensus. Quant à donner son avis, on nous le réclamera. Si accord il devait y avoir, sans doute serait-il soumis aux Calédoniens via un référendum de projet. Libre à eux d’y accorder leur crédit, comme de le rejeter. C’est là où se situe la vraie démocratie.
* « Le lion et le rat » de Jean de la Fontaine
Nicolas Vignoles