On ne sait pas si les discussions entamées hier seront conclusives, mais elles ont lieu et ça, on prend. C’est même à se demander si en Nouvelle-Calédonie, tout ne finit pas par arriver ! A croire que les discussions ne sont possibles qu’au sortir de crises et de drames : Matignon après Ouvéa, Nouméa après le préalable minier, le prochain peut-être après le 13 mai. Ces discussions s’entament dans un contexte lourd de haine et de destruction qui n’ont pas frappé que les emplois et les entreprises, mais aussi l’idée même de vivre ensemble. C’est d’ailleurs ce point majeur que l’accord, si accord il devait y avoir, aura pour objectif de réparer, même si cela prendra du temps et plein de résilience. Toujours est-il qu’à défaut de s’être reconnus, ils se sont retrouvés, avec, si l’on en croit quelques-uns d’entre eux, la volonté de parvenir à quelque chose. L’idée que ces discussions – avouons-le, que l’on n’espérait presque plus – aient effectivement débuté, nous conduit peut-être aux portes de l’Histoire, c’est-à-dire à ce moment où la Nouvelle-Calédonie, en paix avec elle-même, aura enfin défini son destin, dans le respect et l’application des principes de la République. Nous sommes peut-être à l’aune de vivre un grand moment, c’est tout ce que l’on espère.
Nicolas Vignoles