Mais où est la prévenue ? Apparue dans la salle d’audience, le matin, pendant que d’autres dossiers étaient traités, elle a disparu au moment où son tour arrivait enfin. Ce qui lui est reproché ? Un comportement parfois inapproprié, voire violent, avec ses quatre plus jeunes enfants.
Son avocat, Me Stéphane Bonomo, confie, embarrassé, qu’en voyant la présence de parties civiles (son ex-conjoint et des membres de la famille) elle a choisi de s’en aller : trop dur pour elle d’affronter leurs regards accusateurs. L’avocate des victimes, Me Céline Joannopoulos, le représentant du parquet, Richard Dutot, le juge et ses quatre assesseurs s’interrogent alors : faut-il instruire ce dossier en l’absence de la mère, ou est-ce préférable de le renvoyer à une date ultérieure ?
« Vous dites ce que vous voulez, et nous on croit ce qu’on veut »
Le magistrat surprend en proposant une troisième option : appeler la mise en cause, pour lui demander de revenir. Et voilà qu’Eric Mangin sort son téléphone portable et compose le numéro qu’on vient de lui communiquer. Plusieurs sonneries précèdent un silence : suspense total… « Oui, madame, c’est le président du tribunal (…) Vous prenez le risque qu’on soit plus sévère (…) Allô ? Vous revenez ? » Mission accomplie en à peine deux minutes. Dorénavant, « tu vas faire ça pour chaque dossier où ils ne sont pas là », s’amuse une juge assesseure. « Je suis un ancien juge des enfants », avec l’habitude de procéder ainsi, précise ce président à l’humeur patiente et rieuse.
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Anthony Fillet