Le match avait à peine commencé (treize ans, ce n’est pas si long) qu’il est déjà terminé. La salle François-Anewy, sortie de terre pour les Jeux du Pacifique 2011, ne finira pas l’année 2025. Des travaux de démolition commenceront dans les prochaines semaines, informe un responsable de la mairie de Nouméa dans un sujet réalisé par nos confrères de NC La 1ère. Les émeutiers n’ont pas réussi à la détruire (elle tient encore debout, quoique dans un mauvais état), mais avec une trentaine d’incendies déclenchés à l’intérieur en quelques mois ils ont signé son arrêt de mort.
Il était fait de cet édifice un usage multiple : lieu de vote lors d’élections, refuge en cas de cyclone, terrain de jeu pour les écoliers, lieu d’entraînement (et parfois de matchs) pour le basket-ball, théâtre de nombreuses rencontres de futsal…
On sait tous où se trouve cette salle, puisqu’au commencement de la Savexpress, à la Vallée-du-Tir. Et on est nombreux à y avoir des souvenirs. Parmi les deux principaux qui nous viennent en tête, il y a, fin 2022, la Coupe du Pacifique de basket-ball, opposant le champion de Calédonie à son homologue polynésien, avec un match féminin (perdu par l’AS 6e Km) suivi d’une rencontre masculine (gagnée par l’AS Dumbéa). Six ans plus tôt, fin 2016, la finale de la Coupe de Calédonie de futsal (remportée 5-4 par l’Olympique contre Houaïlou), là encore avec des gradins pleins et une ambiance chaleureuse, avait offert une vibrante émotion, quelques jours après des glissements de terrain ayant fait huit morts dans la commune de la côte Est.
La destruction de cette salle (construite pour près de 800 millions de francs) François-Anewy intervient alors que Nouméa manque déjà d’équipements sportifs de ce type. Sa destruction par des insurgés n’ayant exprimé aucune revendication ressemble à un but volontairement marqué contre leur camp.