Quoi qu’on dise et pense, Jean-Marie le Pen, fondateur du Front national, aura marqué l’histoire politique de la Ve République.
L’ex-leader du Front national est décédé à l’âge de 96 ans, au terme d’un parcours politique intense, mais entièrement défini par des idées et des convictions radicales et d’extrême-droite. Officier parachutiste à la Légion (ancien de l’Indochine et de l’Algérie), député poujadiste, proche de Tixier-Vignacourt qui fut l’un des avocats de Pétain, tribun reconnu, il sera pendant plus de soixante ans, la figure tutélaire de l’extrême-droite en France dans sa frange la plus radicale. Le Front national qu’il porta sur les fonts baptismaux fut longtemps le repaire d’anciens collaborateurs ou d’activistes de l’Organisation de l’armée secrète (OAS), avant que sa fille Marine n’engage au début des années 2010 une vaste campagne de «dédiabolisation» du parti.
Cet extrémisme, notamment dans sa lutte contre l’immigration, fer de lance du FN, Jean-Marie Le Pen le manifesta à plusieurs reprises dans des déclarations intempestives voir antisémites (« Un détail de l’histoire » ou « Durafour crématoire ») et de très nombreux procès intentés contre lui. Mais il n’en demeure pas moins, que c’est lui et son action qui imposèrent l’extrême-droite dans le paysage politique français. Le Front national va s’installer à partir des années 80 à partir notamment de la victoire aux municipales à Dreux, non sans un certain soutien de François Mitterrand qui voyait dans l’ascension du FN le moyen d’affaiblir le RPR de Jacques Chirac.
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Nicolas Vignoles