Condamné à 2 reprises par la cour d’assises, il avait obtenu un 3e procès. La Cour de cassation a décidé de délocaliser l’audience.
C’est le procès de la dernière chance. Condamné en première instance à 20 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat d’Éric Martinez sur le golf de Tina en 2022, puis à 15 ans pour meurtre devant la cour d’assises d’appel en avril 2023, Olivier Pérès va être jugé une 3e fois devant la cour d’assises du Rhône. Cette décision, révélée par l’AFP et que La voix du Caillou est en mesure de confirmer, a été prise par la chambre criminelle de la Cour de cassation. Dans un arrêt du 19 novembre, elle a ordonné la délocalisation en Métropole de ce nouveau procès. Les magistrats de la plus haute juridiction française avaient été appelés à se prononcer à la demande du procureur général de Nouméa qui avait formé une requête pour renvoyer le dossier à « une autre juridiction dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice ». Dans son arrêt, la Cour de cassation note qu’un « nombre très important de magistrats du siège de la cour d’appel de Nouméa et du tribunal de première instance ont déjà eu à connaître de cette affaire, durant l’information et après la mise en accusation de l’intéressé ». De sorte que « cette circonstance particulière est, en l’espèce, de nature à faire obstacle à ce que la procédure puisse être poursuivie devant la cour d’assises » de Nouvelle-Calédonie.
Sous contrôle judiciaire
Actuellement libre sous contrôle judiciaire, l’ancien chirurgien va donc pouvoir tenter de convaincre magistrats et jurés de Métropole de son innocence, lui qui a toujours clamé avoir agi en état de légitime défense. La condamnation à quinze ans de réclusion criminelle pour meurtre avait été annulée par la Cour de cassation en mai dernier, considérant que des dispositions du Code de procédure pénale avaient été violées, notamment le refus d’ordonner une expertise médicale au premier jour du procès d’appel. Pour ce troisième procès, Olivier Pérès comparaîtra pour assassinat. Le dépaysement de cette affaire qui passionne les Calédoniens devrait ravir les avocats de la défense qui avaient évoqué « une confiance gravement rompue [avec les magistrats de Nouméa, NDLR] vu les conditions hallucinantes d’acharnement avec lesquelles il a été traité depuis le début ». Les dates de l’audience devant la cour d’assises du Rhône n’ont pas encore été communiquées.
Jean-Alexis Gallien-Lamarche