Le procès en appel de Zacharie W., condamné en 2023 à vingt ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Dylan Noneane, n’a pas pu se tenir comme prévu hier.
La Cour d’assises de Nouméa a été contrainte de reporter l’audience à mercredi en raison de l’absence d’un juré, rendant impossible la constitution du jury nécessaire pour délibérer. L’audience devait débuter à 8 heures hier. Mais, après une heure d’attente marquée par des échanges entre le président et les parties, le constat est tombé : l’absence d’un juré a rendu la tenue du procès impossible. En effet, lors d’un procès en appel, 23 jurés doivent être présents pour procéder au tirage au sort. Or, ils n’étaient que 22 sur les bancs de la salle d’audience hier matin. Malgré des tentatives pour trouver un remplaçant, la cour a dû se résoudre à annoncer le report. Le président de la cour d’assises a adressé ses remerciements aux représentants de la partie civile, à l’accusé et à leurs avocats respectifs, ainsi qu’aux jurés, témoins et experts qui s’étaient déplacés.
Un premier procès éprouvant
Pour rappel, Zacharie W., âgé de 23 ans lors du premier procès, avait été jugé en 2023 pour avoir tiré sur son ami d’enfance Dylan Noneane avec un fusil de chasse, le 4 juillet 2021, à la tribu de Néoua. Ce tir, intervenu après une dispute violente entre les deux hommes, avait touché la victime dans le dos, sous les yeux de sa compagne et de leur fille de deux ans. Malgré la tentative désespérée de la jeune femme pour sauver son compagnon, ce dernier a succombé à une hémorragie massive causée par les impacts de plomb.
Le procès en première instance avait été particulièrement éprouvant, marqué par des témoignages poignants, notamment celui de la compagne du défunt, et des réponses déconcertantes de l’accusé. Zacharie W., décrit par les experts comme ayant peu de capacités de réflexion avant d’agir, n’avait exprimé aucun véritable regret. Son comportement désinvolte avait choqué, entre onomatopées, chewing-gum mâché et sourires inappropriés, déclenchant l’exaspération de la présidente Zouaouïa Magherbi.
Claire Rio-Pennuen