Le membre du gouvernement en charge notamment de l’économie numérique et de la transition énergétique de la Nouvelle-Calédonie revient sur le plan S2R (sauvegarde, refondation, reconstruction) auquel il a largement contribué.
La voix du Caillou : Quelle est l’ambition du plan S2R ?
Christopher Gygès : Le premier objectif et la première ambition du PS2R, c’est d’être fort devant l’État pour demander un accompagnement pour la Nouvelle-Calédonie. Parce qu’il y a deux conditions à l’accompagnement de l’État à la Nouvelle-Calédonie. La première, c’est que la Nouvelle-Calédonie se réforme, et donc le but du PS2R, c’est de montrer qu’on est en capacité de baisser nos dépenses publiques, de maîtriser nos dépenses de santé et d’avoir une masse salariale de la fonction publique qui baisse sur le long terme. Et la deuxième condition, c’est d’être ensemble auprès de l’État, c’est-à-dire à la fois le gouvernement collégial et la classe politique dans son ensemble, mais aussi la société civile, pour porter un plan en commun, en disant « voilà nos propositions de réforme, maintenant vous avez aussi la responsabilité de nous accompagner dans cette refondation et cette reconstruction ».
LVDC : En termes de méthode, comment êtes-vous parvenu à mettre à plat les avis collectés, parfois divergents ?
C.G. : On l’a fait en plusieurs étapes. On a présenté aux différents partenaires politiques et économiques nos volontés d’avancer sur quatre modèles – le modèle économique, le modèle sociétal, le modèle institutionnel, le modèle de santé – et on leur a demandé de faire des propositions sachant que, côté gouvernement, on en a fait également. Et on s’est vu lors d’une seconde étape, pour faire la synthèse de ces différentes propositions et en débattre, et finalement il n’y avait pas tant de divergences que ça. L’objectif commun de s’en sortir fait que les décisions pragmatiques ressortent assez facilement dans le plan. Et on a également souhaité faire une large consultation de la société civile par voie numérique, sans intermédiaire, et dont les remontées ont été extrêmement pertinentes.
LVDC : Comment le PS2R va-t-il maintenant être mis en œuvre?
C.G. : Il y a une première étape qui va être l’envoi de la synthèse du PS2R aux différents acteurs. Ils pourront faire un dernier retour sur l’ensemble du plan. Ensuite, on souhaite aller devant le comité interinstitutionnel une nouvelle fois pour partager à la fois le fond et la méthode et voir comment on déroule les différents textes. Et ensuite, ce sont des discussions avec l’État – qui ont commencé et qui se poursuivent – pour obtenir un financement complémentaire à la fois pour les collectivités et les entreprises, et toutes les mesures de soutien, de refondation et de reconstruction. On se rendra à Paris du 14 au 23 novembre avec une délégation du gouvernement pour aller chercher des financements complémentaires, parce que pour l’instant, ce qui est prévu est très clairement insuffisant pour 2025. Nous, on joue le jeu de la réforme. Il faut que l’État assume sa responsabilité de nous accompagner dans cela.
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Propos recueillis par Béryl Ziegler