Plan quinquennal, plan S2R, visite des présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, discussions sur l’avenir institutionnel… La vice-présidente du Rassemblement fait le point sur l’actualité.
La voix du Caillou : Vous aviez été agressée le 31 août dernier avec Laura Vendégou à l’île des Pins, une agression pour laquelle deux hommes ont été condamnés le 4 octobre. Vous avez prévu d’y retourner jeudi. Dans quel état d’esprit ?
Virginie Ruffenach : J’y retourne sans angoisse avec Laura Vendégou et Alcide Ponga. Je vais voir les jeunes avec lesquels il y aura un échange de coutume de pardon. Les jeunes dont les actes ont été traités à la fois par les forces de l’ordre et par la justice. Et j’y vais parce que je considère que ces actes ont été très préjudiciables à l’ensemble de la population de l’île des Pins qui aujourd’hui n’a plus son activité principale, à savoir l’activité touristique, au point mort. L’île des Pins est une vitrine pour l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie. Son image a été entachée par l’agression que nous avons subie. Donc l’idée, c’est de refermer une page du passé et de la violence pour ouvrir une page du présent et de l’avenir dans la reconstruction et l’apaisement. C’est ça, la volonté de notre déplacement.
LVDC : Quel bilan dressez-vous de votre séjour à Paris pour défendre le plan quinquennal ? Rappelons que les Loyalistes ne faisaient pas partie de la délégation du Congrès, pas plus que l’UNI.
V.R. : On constate que Nicolas Metzdorf défend le plan quinquennal aujourd’hui à Paris, puisqu’il préconise un plan pluriannuel d’investissement pour la Calédonie. Ce plan quinquennal, tous les élus du Congrès quasiment l’ont voté. Sa volonté, c’est de donner des perspectives durables, et pas juste de quoi nous permettre de survivre au jour le jour. Clairement aujourd’hui, la Nouvelle-Calédonie coule. Et quand quelqu’un coule, il faut lui relever la tête au-dessus de l’eau pour qu’il puisse respirer, parler, puis reconstruire. Si on coule, on ne peut rien faire. Le retour de Paris est extrêmement positif. Parce qu’il y a une sensibilisation à l’effondrement de la Nouvelle-Calédonie auprès de notre représentation nationale, par l’ensemble de laquelle nous avons d’ailleurs été salués sur les efforts indispensables dont devra bénéficier la Nouvelle-Calédonie.
LVDC : Bon nombre de personnes n’ont pas compris votre déplacement aux côtés de l’UC, de l’Eveil océanien et de Calédonie ensemble…
V.R. : C’était bien d’y être physiquement. C’était moi qui faisais le contre-poids. J’ai mis les pieds dans le plat sur le corps électoral. J’ai dit à tous devant la délégation: aujourd’hui comment peut-on dire à un jeune de 25 ans qu’il ne va pas pouvoir choisir ses représentants locaux parce qu’il est né en 1999 en Nouvelle-Calédonie et que ses parents sont arrivés en 1999 ? Ça n’existe nulle part au monde. À Paris, les parlementaires n’en ont pas conscience. Il suffit de voir les dépêches de l’AFP sur le report des élections, où il est écrit que seuls les natifs de la Nouvelle-Calédonie ont le droit de voter pour les élections françaises (ce qui est totalement faux, NDLR). (…). Quand Youssouffa, la députée de Mayotte au groupe LIOT (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) de l’Assemblée nationale nous dit : « je viens d’une circonscription, Mayotte, qui a toujours souhaité rester française et qui a besoin d’argent aujourd’hui. Comment je peux expliquer à Mayotte que je dois lui enlever de l’argent pour le donner à la Nouvelle-Calédonie, alors que chez vous il y a toujours une revendication indépendantiste ? » C’est un point de vue qui méritait d’être exprimé devant l’ensemble de la délégation, dont les indépendantistes. Ça les met face aux réalités de la nation aujourd’hui et face à nos propres réalités.
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Propos recueillis par Béryl Ziegler