L’État, qui craignait des débordements en marge de la Fête de la citoyenneté le 24 septembre, a mobilisé des moyens considérables. Nous avons exceptionnellement été autorisés à suivre en immersion le peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) durant une nuit entière. Reportage.
C’était la nuit de tous les dangers. En alerte maximale, quatre mois après avoir été débordé de tous les côtés au cours d’une flambée incontrôlable de violence qu’il n’a pas su anticiper, l’État ne pouvait plus se permettre de montrer une quelconque fébrilité aux yeux des Calédoniens. Le 24 septembre est pourtant la Fête de la citoyenneté, mais cette date suscite depuis des mois crainte et angoisse au sein de la population. Parce que l’Union calédonienne, par la voix de Daniel Goa, avait annoncé qu’elle y proclamerait l’indépendance « immédiate et non-négociable » avant de rétropédaler et de parler du 25 septembre 2025. Crainte et angoisse, aussi, parce que le collectif Inaat Ne Kanaky y organise une déclaration unilatérale de « la souveraineté des chefferies sur leurs territoires coutumiers » à Maré. C’était donc une journée classée à haut risque par les pouvoirs publics.
À 19 h 45, lundi, c’est l’heure du premier briefing de la nuit pour sept gendarmes du peloton de surveillance et d’intervention (Psig) de la compagnie de Nouméa. Le quotidien de cette unité spécialisée : les interpellations difficiles. Ils ont la lourde tâche de gérer les cambriolages, les vols de véhicule et les violences conjugales. Mais les émeutes ont quelque peu bouleversé leur mission, désormais davantage tournée vers le maintien d’ordre public. Le 13 mai et les semaines suivantes, ces seize militaires de la gendarmerie ont « traversé des moments hallucinants. On avait en face de nous des émeutiers prêts à tout, extrêmement violents. On a tenu bon. Il le fallait », raconte l’adjudant Jean-Michel en plongeant dans ses souvenirs.
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Jean-Alexis Gallien-Lamarche