Les violences conjugales sont, malheureusement, un sport national ici. Aux Jeux olympiques des coups donnés à sa moitié, les Calédoniens seraient médaillés d’or à… tous les coups.
Le tribunal correctionnel de Nouméa ne plaisante pas avec le sujet. En Calédonie, il y a eu « quatre homicides conjugaux en 2022 », dix fois plus qu’en Métropole si on rapporte ces « statistiques, exorbitantes », au nombre d’habitants. « Ils cognent comme des sourds », constate amèrement Richard Dutot. Pour le substitut du procureur, «il faut prévenir» tout nouveau passage à l’acte en se montrant ferme : tordre le bras de ceux qui osent lever la main sur leur moitié. « Est-ce qu’on doit vous mettre en prison, le maximum de la peine, pour qu’elle soit protégée, cette femme ?» À la question d’une juge assesseure, elle aussi inquiète du parcours de ce prévenu, celui-ci hausse les sourcils. « Est-ce qu’on doit attendre qu’elle se fasse tuer ? » Cette fois, il répond par un mot, le bon : « non ». « Mais quand est-ce que vous allez laisser tranquille » votre ex-compagne, lui demandait, un peu plus tôt, le président du tribunal. « Parce que je crois que c’est la solution du problème.»
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Anthony Fillet