Ce congrès, qui doit poursuivre les travaux suspendus puis reportés de Netchaot, est censé se tenir à Koumac. Mais à 48 heures de l’ouverture des travaux, le congrès a déjà du plomb dans l’aile.
Ce congrès doit se tenir vendredi et samedi à la tribu de Pagou, au lieu-dit Bois noir. La convocation officielle, signée de Laurie Humuni, secrétaire générale du RDO, précise que « les groupes de pression, les nationalistes et la CCAT sont convoqués pour la tenue du congrès FLNKS », parce que, écrit-elle, « pour sortir de la crise, honorer nos martyrs et libérer nos prisonniers politiques, nous avons le devoir de nous retrouver pour échanger et définir notre stratégie pour atteindre notre objectif, une Kanaky libre et indépendante. Nous devons être à la hauteur des enjeux et c’est ensemble que nous réussirons. Le temps n’est plus aux accusations ou à la division, le temps est venu de construire l’Unité qui permettra à notre pays de se libérer du joug colonial français. »
Des conditions non réunies
Le ton comme la teneur du texte a suscité des réactions au sein des composantes historiques du Front, notamment le Palika et l’UPM qui, on le sait, refusent la participation de la CCAT en tant que telle à un congrès du FLNKS. Pour le Palika et l’UPM, on ne va pas renouveler l’incident de Netchaot où 300 militants de la CCAT avait tenté une intrusion massive au congrès. Par ailleurs, et on le voit dans les dernières prises de position de Paul Néaoutyine notamment (que les incendies d’une habitation à Poindimié et de la Trésorerie de la province Nord ont sans doute renforcées), la stratégie de l’UC-CCAT est loin d’être partagée par le Palika et l’UPM. Dans nos colonnes, le président de l’Union Progressiste en Mélanésie, Victor Tutugoro, réclamait que le bureau politique du FLNKS définisse les conditions dans lesquelles pourrait se tenir « un débat apaisé ».
Le bureau politique, animé par le RDO, s’est bien réuni mais n’a pas examiné la demande de l’UPM. Au sein du mouvement, qui devait se réunir hier soir afin de prendre une décision, on estime que les conditions pour que le congrès du FLNKS puisse se tenir ne sont pas réunies. L’UPM pourrait donc décider de ne pas participer à ce congrès, position que, selon nos informations, le Palika pourrait également adopter. Si tel était le cas, en l’absence de deux composantes historiques, la réunion de Koumac ne pourrait se prévaloir d’être un congrès du FLNKS. L’UC-CCAT passerait-elle alors en force en faisant élire Christian Tein à la présidence du FLNKS ? L’hypothèse est sur la table.
Nicolas Vignoles