Ces Calédoniens qui font les Jeux olympiques… et paralympiques

Si les sportifs calédoniens engagés aux Jeux olympiques et aux Jeux paralympiques de Paris 2024 sont en première ligne, d’autres représentants du Caillou, dans l’ombre des stars, jouent un rôle important durant ces deux événements planétaires. Deux volontaires nous racontent leur expérience.

Les Jeux, c’est une véritable usine. Il y a évidemment les organisateurs, les officiels, les athlètes, les centaines de journalistes… mais aussi des milliers de volontaires, bénévoles, qui s’engagent pour vivre, de l’intérieur, le plus grand événement sportif au monde. Avec un engouement réel. Immense même alors que les organisateurs ont été contraints d’arrêter les compteurs à 300 000 candidatures. Pour, à l’arrivée, seulement 45 000 bénévoles retenus. Parmi eux, certains Calédoniens. « J’ai répondu à l’appel à la seconde où il a été lancé. J’ai tout de suite eu l’envie de participer à ces Jeux dans notre pays, tout en estimant nulles mes chances d’être sélectionnée », raconte Valérie Robertson.

« On ne pouvait pas s’exclamer, s’esclaffer »

« Un long chemin de croix » également vécu par Philippe Bonnefois. « Il a fallu s’y préparer longtemps à l’avance », explique le vice-président de la Ligue calédonienne de tennis de table et président du Comité provincial sud. Si la crise insurrectionnelle actuelle a ébranlé son rêve, il a tenu bon jusqu’à Paris, après « un voyage de trois jours, le plus long de toute ma vie ». Et c’est tout naturellement à l’Arena Sud, à la Porte de Versailles, qui accueillait les compétitions de « ping », que le Calédonien a enfilé son costume de volontaire. Comme « 150 autres » personnes également affectées à la petite balle blanche. Ses missions ? Elles variaient au fil de la journée. Il pouvait par exemple « s’occuper des athlètes qui venaient à l’espace lounge pour se reposer, pour boire un café, un thé », ce qui lui permettait de « regarder les matchs à la télévision ». Il pouvait également être « proche du terrain » afin de gérer « un bloc de spectateurs spécifiques pour les joueurs et les athlètes souhaitant regarder les rencontres en direct ». Il pouvait enfin être « affecté à une porte, dans une sorte de non-lieu, pour empêcher les spectateurs de rentrer voir les athlètes ». Avec, quel que soit son poste, une seule règle d’or à respecter : l’impartialité. « On ne pouvait pas s’exclamer, s’esclaffer. C’était écrit dans nos missions qu’on devait rester neutre, il y avait une réelle frustration », sourit-il alors qu’il a côtoyé les meilleurs pongistes de la planète.

« Une ambiance de folie »

Valérie Robertson, qui a grandi à Pompadour, une ville métropolitaine où « il y a beaucoup plus de chevaux que d’habitants », avant d’arriver sur le Caillou à la fin de ses études, a vécu des Jeux bien différents. Elle faisait partie des chauffeurs, « principalement pour des membres du Comité international olympique, des journalistes étrangers et des membres des délégations sportives, mais pas d’athlètes ». « Les trajets s’effectuaient entre les aéroports, les hôtels et les sites de compétition, à l’aide de GPS programmés sur les téléphones portables qui nous étaient remis, avec interdiction de déposer les personnes dans un lieu autre que l’un de ceux figurant sur la liste. Les boîtes de nuit ou les restaurants constituaient pourtant une part importante des demandes », avoue-t-elle. De l’hippodrome d’Auteuil, où étaient stationnées les 2 500 voitures, elle en garde des souvenirs presque indescriptibles : « Nous y arrivions bien avant l’heure de début de notre mission et en repartions bien après. Il y avait des volontaires du monde entier et une ambiance de folie. »

« La beauté était partout »

Une ferveur visible partout, dans toutes les rues de la capitale. « C’était au-delà de ce qu’il est possible d’imaginer. On sentait que tout le monde était heureux d’être là (…) La beauté était partout, l’esthétique de ces Jeux a été au-delà de la réussite », poursuit-elle. Et, c’est notamment ce qu’elle retient de cette olympiade parisienne : « L’image que nous avons donnée de notre pays au monde entier, celle du professionnalisme combiné à la joie de vivre ».

Et l’histoire n’est pas encore terminée alors la cérémonie d’ouverture, programmée jeudi matin (à 5 heures en Calédonie) sur les Champs-Élysées et la place de la Concorde, marquera officiellement le coup d’envoi des Jeux paralympiques. Valérie Robertson, dont la mission consistera « à contribuer à la préparation et au déroulement de la cérémonie d’ouverture », et Philippe Bonnefois, qui sera dorénavant « au service aux spectateurs », arboreront encore la tunique verte des bénévoles. Avant de retrouver le Caillou, des étoiles dans les yeux et des souvenirs plein la tête.


Le programme de Fairbank, Kavakava et Siapo

Trois Calédoniens, tous en para-athlétisme, seront engagés lors de ces Jeux paralympiques. Pierre Fairbank (53 ans) est un habitué alors qu’il disputera à Paris sa septième olympiade. Il entrera en piste, dans la catégorie fauteuil (T53), d’abord sur 400 mètres (séries le dimanche 1er septembre, finale le lundi 2 septembre), avant le 100 mètres (séries le 4 septembre, finale le 5 septembre) et le 800 mètres (séries le 5 septembre, finale le 6 septembre). Vitolio Kavakava (29 ans) et Félicien Siapo (21 ans), eux, découvriront les Jeux paralympiques. Le premier sera engagé dans la catégorie fauteuil (F57) sur le lancer du javelot (le dimanche 1er septembre) et sur le lancer du poids (le 7 septembre). Le second disputera une seule course dans la catégorie ambulant (T44) : le 100 mètres (séries le dimanche 1er septembre, finale le lundi 2 septembre).



Claire Gaveau

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