Des émeutiers ont tiré sur des gendarmes, qui ont riposté. Un insurgé a été gravement touché, un autre est décédé. Il avait 43 ans et vivait à Thio. C’est le onzième mort (neuf civils, deux gendarmes) par balle depuis le 13 mai.
Hier matin, vers 6 h, rapporte le procureur de la République dans un communiqué transmis ce jeudi en fin après-midi, « les gendarmes mobiles constataient qu’un groupe d’une vingtaine d’individus entravaient la route provinciale 4, au niveau de la tribu de Saint Pierre, en plaçant notamment un engin de chantier sur la voie publique ». Puis, « lors d’une action visant à libérer cette entrave, les gendarmes rencontraient une forte adversité en subissant des projections d’objets, notamment de pierres. Un gendarme était blessé au visage par un projectile. Pour ces faits , il était procédé à l’interpellation d’ un individu, et à son placement en garde à vue. » Une enquête a été ouverte, elle est « diligentée par la brigade de La Foa (…) Les investigations sont en cours. »
Touché à la tête
« Peu de temps après cette première scène de violence, l’escadron de gendarmes mobiles était violemment pris à partie », poursuit Yves Dupas. « Dans leur manœuvre de dégagement de l’axe, en subissant des jets de pierres » et de « cocktails Molotov » ainsi que « des tirs d’arme à feu », détaille-t-il, « les gendarmes ripostaient dans un premier temps au moyen de grenades lacrymogènes puis, compte tenu de l’intensité des coups de feu les ciblant, en faisant usage de leurs armes de service ». C’est ainsi qu’à 6 h 30, « un homme parmi les assaillants était blessé au niveau du cou ». Hier après-midi, « son pronostic vital étant toujours engagé ».
Dix minutes plus tard, « à 6 h 40, certains assaillants continuaient à tirer des coups de feu en direction des gendarmes. Dans un tir de riposte », un émeutier « était atteint au niveau de la tête. Il décédait lors de son transport vers le centre hospitalier. »
Deux enquêtes ont été ouvertes. L’une pour les violences sur gendarmes, confiée « à la section de recherche de Nouméa ». L’autre concernant le tir de riposte qui s’est avéré mortel : c’est « l’Inspection générale de la gendarmerie nationale » qui est en chargée. Cette seconde enquête, comme la première, sera « conduite avec toute l’objectivité et l’impartialité nécessaires ».
« À ce stade, ces enquêtes reflètent, une nouvelle fois, l’hostilité extrême de certains individus lourdement armés, visant à affronter de manière délibérée les gendarmes dans l’exercice de leurs missions légitimes et à porter atteinte à leur intégrité physique », conclut le procureur.
Par ailleurs, la SLN, très présente à Thio, confie que plus de 2 000 travailleurs pourraient être impactés par ces graves troubles.
Anthony Fillet
