Président du mouvement « Construire autrement », Joël Kasarhérou animait une causerie autour de la situation économique du pays, samedi matin, à Calédo Livres. L’occasion d’aborder certaines thématiques, sur lesquelles nous revenons avec lui au travers de cette interview.
La voix du Caillou : Dans un premier temps, comment décririez-vous la situation économique dans laquelle se situe actuellement la Calédonie ?
Joël Kasarhérou : Aujourd’hui, nous sommes dans une situation économique catastrophique. D’abord, parce que nous n’avons plus de flux de biens et de personnes. On ne peut pas aller travailler, on ne produit plus, et donc l’offre n’est pas là, et la demande ne peut pas arriver. Et comme il n y a pas de revenu, alors il y a encore moins de demandes. On a un écroulement de la situation, et plus ça dure, plus c’est grave. J’avais pris l’image d’un malade à qui on coupe l’alimentation. Grosso modo, il atteindra la mort au bout de trente jours. Mais déjà au vingtième jour, il y a de l’irréversibilité qui se créé. Nous, c’est pareil. Nous ne sommes pas alimentés, donc des irréversibilités vont se produire, notamment dans la destruction du tissu économique. De même, on va détruire la confiance, ce qui va créer un manque de vision sur l’avenir, et donc, le manque d’envie d’investir.
LVDC : Donc quel serait le premier levier d’action à mettre en place ? Vous parliez de redynamiser les flux…
J.K. : Effectivement, il faudrait relibérer les flux. Mais ils ne seront libérés que si nous avons une solution politique à proposer. La deuxième chose à faire, c’est de redonner des liquidités aux gens, afin qu’ils puissent payer leurs charges et consommer. Car avec ce qu’il se passe actuellement, la demande va se concentrer uniquement sur l’alimentation. Or, même à ce niveau, il va y avoir des problèmes, parce qu’il y avait déjà, avant la crise, des gens qui ne pouvaient pas s’alimenter. Depuis le Covid, il y a eu entre 30 et 40% d’inflation sur l’alimentation, sans augmentation de salaire en parallèle.
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Propos recueillis par Nikita Hoffmann