Si dans un contexte particulier, l’indice des prix de l’institut de la statistique et des études économiques (ISEE), publié en mai, avait montré une stabilité, cette fois, la hausse des prix ressentie par tous les consommateurs calédoniens trouve son illustration dans les chiffres. Selon la note de l’Institut, « en juin 2024, les prix à la consommation hors tabac enregistrent une hausse de 1,3 % âpres avoir marqué une pause le mois précèdent. Tous les grands postes de consommation sont concernés à l’exception du tabac qui reste stable ». La conséquence est que sur les douze derniers mois, la hausse des prix s’établit à 1,4%. L’ISEE souligne surtout que « compte tenu de la structure de leur consommation, les 20 % des ménages calédoniens les plus modestes subissent une inflation plus élevée que celle de l’ensemble des ménages », cet écart est plus sensible encore sur mai et juin, les deux mois d’émeutes et de destruction. « Lorsque l’on compare ces indices en glissement annuel, ajoute l’ISEE, l’écart se creuse avec une hausse de 2,2 % des prix pour les ménages modestes contre 1,4 % pour l’ensemble des ménages calédoniens. »
Alimentation record
Sans surprise pour ce mois de juin, ce sont les prix des produits alimentaires qui accusent la plus forte hausse à 3,7%. L’ISEE précise que cette « hausse de 3,7 % (après – 0,3 % en mai), est une augmentation record (il faut remonter à 1983 pour trouver une hausse mensuelle équivalente). Cette progression est observée dans toutes les classes alimentaires avec toutefois une prépondérance pour les pains et céréales ». Et l’on peut penser qu’il ne faudra pas compter sur une baisse dans ce secteur pour le mois de juillet. Pour le reste, en juin, les prix des services augmentent de 0,4%, ceux de l’énergie de 1,1% et ceux des produits manufacturés de 0,5 %. Par ailleurs, l’ISEE tient à préciser que pour cette campagne des prix de juin, « seuls 22 points de vente n’ont pu être enquêtés car inaccessibles ou fermés temporairement, représentant 6 % de l’objectif de collecte de juin », ce qui rend « le calcul des indices suffisamment robuste » pour considérer les indices de juin comme fiables.
Nicolas Vignoles