Le général ne m’en voudra pas, mais « Mont-Dore ! Mont-Dore outragé ! Mont-Dore brisé ! Mont-Dore martyrisé ! Mais Mont-Dore pas libéré ! ». Depuis huit semaines maintenant, le Mont-Dore Sud est isolé de la Nouvelle-Calédonie. Passer devant la Conception et Saint-Louis fait prendre des risques qui peuvent s’avérer mortels. Le reste de la Nouvelle-Calédonie n’a sans doute pas conscience du calvaire que vivent ces habitants, ni de la terreur dans laquelle ils sont terrés depuis des semaines maintenant. Il en est aujourd’hui du Mont-Dore comme il l’avait été de Thio pendant les Évènements. Alors, à bout, en colère, effrayés et désespérés, les Mondoriens se tournent vers l’État réclamant qu’enfin il mette un terme à leur calvaire, ne comprenant pas logiquement que ça n’ait pas encore été réalisé. Si Saint-Louis a toujours posé problème, les habitants de l’Ave Maria s’en souviennent, on atteint aujourd’hui le paroxysme de la haine et de la violence. Aussi, dans ces conditions, la parole réitérée de l’État prend une vraie importance, et ses promesses, selon lesquelles à Saint-Louis il aura le dernier mot, devront être tenues.
Nicolas Vignoles