« Je suis un prisonnier politique », ainsi se définit Christian Tein en détention provisoire dans le très neuf et très moderne centre pénitentiaire de Mulhouse. Il est certes plus noble de se qualifier ainsi que d’imaginer être détenu pour des faits de grand banditisme, sinon de terrorisme. Dans l’imaginaire indépendantiste, il est plus plaisant aussi, et certainement plus mobilisateur, d’envisager Christian Tein tel Nelson Mandela plutôt qu’en Jacques Mesrine ou Georges Ibrahim Abdallah ! Toujours est-il que Christian Tein regarde la télévision, lit la bible, vote et s’exprime, comme quoi, même si ça peut choquer, dans une grande démocratie comme la France, il y a loin de la prison de Mulhouse au bagne de Nouville. Il se proclame « prisonnier politique » donc, à l’instar de ce que faisaient, au début des années 60, les militants de l’OAS dont les méthodes s’apparentent d’ailleurs aux actions de la CCAT, comme quoi le vocable devrait être usé avec modération et circonspection. Et puis, la justice elle-même dans son indépendance, confirme par les chefs d’accusation qu’elle a retenus à l’encontre des commanditaires présumés, qu’il n’y a dans ce qui est reproché à Tein, rien qui ne puisse s’apparenter à de la politique.
Nicolas Vignoles