Des centaines de Calédoniennes se sont mobilisées hier, dans une dizaine de communes, pour réclamer le retour à une paix durable. Ce fut notamment le cas à Nouméa, place de la… Paix.
Bien connue des Calédoniens, Betty Levanqué, présidente de la Banque alimentaire et responsable de l’association d’Aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aiguë, est à l’initiative de ce rassemblement. Elle a lancé un appel sur Facebook, raconte-t-elle, avec la volonté de « demander à toutes les femmes du territoire de se lever pour appeler à la paix ». Résultat, ce dimanche : « elles sont là, et sur tout le territoire ». « Ce mouvement », ajoute-t-elle, « il est partout sur le territoire au même moment. On est en train de recevoir des photos, des vidéos, on va les compiler et on va montrer au monde une autre image de la Nouvelle-Calédonie, parce que j’en ai marre de voir toutes ces images de destruction », marre aussi d’entendre « ce qui est dit », pas toujours en bien, « sur nous ».
« Apporter de l’énergie positive »
Hier, en fin de matinée, ces femmes habillées en blanc, autour de 300, ont apporté de la bonne humeur. Elles ont chanté, dansé, se sont enlacées, pour « qu’on ait un peu de joie à partager. Je sais, j’ai eu des reproches, on m’a dit : ‘’oui, on a des gens qui sont isolés, et vous, vous voulez chanter, danser…’’ » Les critiques, Betty Levanqué y répond sans se défiler. « Vous savez, s’apitoyer ça n’aidera personne. » En revanche, « apporter de la joie, ça donne l’envie d’aider encore davantage, d’avoir plus d’énergie. C’est ce que j’essaie de faire, apporter de l’énergie positive. »
L’avenir ? « Ça va être difficile, il faut reconstruire, il va falloir énormément d’énergie, de détermination, de ténacité et d’amour de l’autre. Aussi il va falloir se respecter, être humbles, et je crois que ça, c’est compliqué, mais on va y arriver. »
Une autre manifestation de ce type est-elle prévue ? Pas dimanche prochain, mais pourquoi pas dans un futur proche. « Là, je voulais juste montrer la force des femmes. Maintenant qu’on a montré ça sur tout le territoire, je voudrais inviter les hommes à nous rejoindre. » Ce serait alors à nouveau un sit-in (rassemblement statique), pas une marche, car « les forces de l’ordre ont assez de travail et ont autre chose à faire » en ce moment plutôt que d’encadrer un cortège, aussi séduisant soit-il.
Anthony Fillet