Des parents entre inquiétudes et espoir

Vendredi, à Sainte-Marie, en marge d’un spectacle assuré par Guy Raguin, l’ambiance était animée par les discussions des parents concernant la rentrée scolaire imminente. Après un mois d’arrêt, de nombreux établissements scolaires rouvrent leurs portes ce lundi. Les sentiments des parents oscillent entre appréhension et satisfaction.

Hubert, père de Léon, bientôt 4 ans, élève à l’école Jean Mermoud (Tuband), semble aborder cette rentrée avec sérénité, surtout grâce à la présence rassurante de son père, qui n’a pas encore repris le travail. Léon, habitant la Vallée-des-Colons, ressent une légère anxiété. Son père, soucieux de sa sécurité, évoque l’important déploiement des forces de l’ordre, ce qui peut rassurer Léon, ou l’inquiéter.

Quentin, lui, est le papa d’une fille de 4 ans scolarisée à Koutio. Il exprime des réserves quant à la sécurité, bien qu’il envisage de la laisser retourner à l’école mercredi matin pour voir comment les choses se passent.

Retrouver ses amis et sa maîtresse

Père de quatre enfants scolarisés à Auteuil, âgés de 14, 12 et 8 ans, George préfère attendre avant de les envoyer à l’école. Il doute de la sécurité et souhaite voir comment la situation évolue, préoccupé par l’absence de cantine et la nécessité de marcher pour se rendre à l’école. Pour Vincent, la confiance envers les professeurs se traduit par une sérénité quant à la rentrée de Margaux, 4 ans, prévue mardi matin. Margaux est impatiente de retrouver ses amis et sa maîtresse, Stéphanie.

Grands-parents et centre pour s’aérer

Denise, grand-mère d’une petite fille de 7 ans, partage les inquiétudes de sa fille concernant la santé mentale de l’enfant face aux infrastructures endommagées et au climat tendu. Elles envisagent même de se retirer à Lifou pour éloigner les enfants de cette atmosphère anxiogène. Matt est professeur de natation. Père célibataire d’un garçon de 10 ans, il a vu son quartier de Tuband ravagé par les exactions récentes. Malgré ses craintes, il reconnaît la nécessité de reprendre une vie normale et d’envoyer son fils au collège, tout en restant vigilant quant à la sécurité. « Sa grand-mère l’a beaucoup gardé au début, et il a aussi été en centre aéré, ce qui lui a permis de se faire de nouveaux copains et surtout de jouer avec d’autres enfants. Je suis très heureux qu’il ait pu passer ce mois entouré d’amour et d’amitié. »

« On se relevait à peine du Covid »

Julie, enseignante dans les quartiers sud, retournera travailler tout en laissant sa fille de 8 ans sous la garde de sa mère. La peur des infrastructures endommagées et le souvenir des séquelles psychologiques du Covid-19 influencent sa décision de ne pas scolariser immédiatement sa fille, préférant attendre un contexte plus stable. « Je sais que je ne devrais pas la garder à la maison, mais pour le moment c’est plus fort que moi », confie-t-elle. « On se relevait à peine du Covid, dans le sens où je sais que ma fille a beaucoup souffert de la pandémie, et je sais à quel point il est primordial de lui assurer un semblant de normalité. Cependant, je suis extrêmement anxieuse, et tant que l’on vivra au jour le jour, je ne me sens pas de la laisser dans un autre établissement. » Elle ajoute, à demi-mot : « Si elle avait été scolarisée dans la même école où j’enseigne, peut-être que j’aurais envisagé de lui faire reprendre l’école. Pour le moment je préfère attendre de voir ce que ça va donner ».


« Il est grand temps que cela cesse »

Après « des incendies » dans la nuit de samedi à dimanche « et les diverses exactions journalières commises dans le quartier de Tuband, la ville de Nouméa informe les parents d’élèves que l’école Ernest-Risbec ne pourra ouvrir ses portes aux élèves » ce lundi, prévient la mairie dans un communiqué. « La rentrée pour cette école sera programmée ultérieurement et les parents seront avertis par voie de presse. La ville de Nouméa dénonce une fois de plus les exactions commises par des émeutiers et rappelle que l’école est le creuset du vivre-ensemble et que l’enseignement est prioritaire pour construire une société plus juste et plus inclusive. Il est grand temps que cela cesse et que chacune et chacun retrouve une vie normale. Nous le devons à nos enfants. » Sur les 46 établissements, 21 écoles maternelles, primaires ou groupes scolaires publics, qui « remplissent les conditions de sécurité », doivent ouvrir leurs portes ce lundi. Si le service de cantine « sera assuré normalement », en revanche « la garderie du matin et du soir ne pourra pas être proposée pour le moment ». A Dumbéa, il est prévu que dix écoles soient ouvertes. Au Mont-Dore, sept établissements, parmi la totalité, seront fermés. Quant à Païta, la rentrée est décalée à mercredi. Concernant les collèges, toujours pour l’enseignement public, certains ouvriront aux élèves mercredi, d’autres le 24 juin, d’autres plus tard. Pour les lycées, ce sera le lundi 24 juin ou le 1er juillet, voire plus tard, en fonction des établissements.



Margaux Lorenzini avec Anthony Fillet

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